Haïti Rapport national

Haïti est un pays en développement très instable des Caraïbes, situé à l'ouest de l'île d'Hispaniola, qu'il partage avec la République dominicaine. Le pays a une longue histoire de dictature et de coups d'État et traverse actuellement une période d'instabilité politique majeure. La violence perpétrée par les gangs et les troubles civils constituent de sérieuses menaces pour la stabilité, tout comme les écarts de richesse non comblés.

L'économie d'Haïti est très sous-développée et a été détruite par la corruption, les conflits et les catastrophes naturelles. L'île connaît un taux de chômage élevé et, Haïti étant l'un des pays les plus corrompus au monde, les possibilités d'investissement étranger restent très limitées. Les anciens dirigeants ont été accusés d'avoir volé des millions de dollars du trésor public, et les fonctionnaires de rang inférieur - y compris la police - sont connus pour s'adonner à la corruption ainsi qu'à d'autres crimes, comme le trafic de drogue.

Les voyageurs étrangers sont confrontés à des menaces de sécurité omniprésentes dues à des crimes violents, à des troubles civils généralisés et à des catastrophes naturelles sous la forme d'ouragans et de tremblements de terre. Les infrastructures ont toujours été faibles dans tout le pays et ont été encore plus compromises par des catastrophes naturelles dévastatrices.

Les niveaux d'activité criminelle sont très élevés dans tout le pays, en particulier dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Les gangs opèrent dans plusieurs régions et sont capables de contrôler efficacement des pans entiers du pays, en exploitant le vide de pouvoir et de sécurité à long terme. En outre, les gangs rivaux en Haïti se livrent régulièrement à de violents conflits territoriaux dans et autour de Port-au-Prince, ainsi que le long des autoroutes principales et autour des infrastructures clés du pays, telles que les principaux ports d'Haïti. Les groupes criminels ont de plus en plus montré leur capacité à submerger les responsables de la sécurité et à générer une grande instabilité politique.

La criminalité violente est endémique et principalement perpétrée par les nombreux gangs fragmentés du pays, avec des enlèvements, des meurtres, des vols à main armée, des extorsions, des détournements de voitures et des cambriolages de maisons. Si les criminels s'en prennent principalement aux habitants, ces crimes touchent de plus en plus de ressortissants étrangers depuis quelques années, les expatriés haïtiens étant les plus exposés. La menace qui pèse sur les ressortissants étrangers est une préoccupation croissante pour les entreprises opérant dans le pays, nombre d'entre elles ayant décidé de limiter ou de suspendre complètement leurs activités en Haïti en raison de l'insécurité. Des épisodes périodiques de troubles violents peuvent également présenter un risque important pour la sécurité.

Le transport aérien ne suscite pas de préoccupations majeures.

Les déplacements routiers sont soumis à des menaces majeures liées à la criminalité automobile et aux dangers causés par la mauvaise infrastructure, le manque d'organisation et la conduite locale erratique.

Le Port international de Port-au-Prince est considéré comme inefficace. Des accidents de ferry se produisent et sont souvent causés par de mauvaises pratiques de sécurité ou des conditions météorologiques extrêmes.

En Haïti, environ 40 % de la population a un accès constant à l'électricité. Haïti est confronté à deux défis énergétiques : un secteur électrique défaillant et une dépendance au charbon de bois.

Le pays est considéré comme une cible attrayante pour les cyberattaques. Ses défenses contre une telle attaque sont jugées faibles.

Haïti est touché par les ouragans et autres phénomènes météorologiques tropicaux, en particulier entre juin et novembre. Il s'agit d'événements violents susceptibles d'engendrer inondations et glissements de terrain. Le pays se trouvant dans une région sujette aux tremblements de terre, des séismes importants se produisent périodiquement, à l'occasion terriblement meurtriers et destructeurs.

Les risques sanitaires graves, notamment le paludisme, le choléra et la fièvre jaune, nécessitent une prophylaxie. La nourriture et l'eau sont sources de danger. Les soins médicaux sont extrêmement limités, généralement inférieurs aux normes internationales, même à Port-au-Prince. Une évacuation peut être nécessaire.

Malgré des avancées timides vers la démocratie ces dernières années, Haïti reste très instable. L'assassinat de l'ancien président Jovenel Moïse en juillet 2021 a laissé le Premier ministre Ariel Henry à la tête d'un gouvernement intérimaire sans pouvoir législatif opérationnel, le gouvernement n'ayant pas organisé d'élections.

Or, organiser des élections et faciliter le retour du pays à un régime démocratique est actuellement l'un des principaux défis politiques en Haïti. La légitimité et la crédibilité du gouvernement d'Henry ont été constamment remises en question par de nombreux groupes de la société civile et acteurs politiques en Haïti. Alors qu'Henry prévoit de rester le seul chef du gouvernement jusqu'à ce que les Haïtiens élisent un nouveau gouvernement, en septembre 2021, Henry a dissous le Conseil électoral provisoire, l'organe du pays chargé d'organiser les élections, et n'a pas réussi à nommer de nouveaux membres depuis.

Depuis la fin abrupte du gouvernement de Moïse, les gangs du pays ont également consolidé leur position en tant que dirigeants de facto dans de nombreuses zones pauvres où la présence de l'État est limitée, ce qui complique encore davantage le chemin vers des élections sûres. Les troubles civils violents sont courants et les intérêts étrangers peuvent être exposés. La police locale est insuffisamment formée et incapable de dissuader la criminalité. La corruption génère un risque élevé.