Namibie Rapport national

Le conflit en Angola a touché la Namibie à la fin des années 1990 et a provoqué des rixes épisodiques dans les zones situées le long de la frontière entre les deux pays. La situation s'est stabilisée depuis la fin de la guerre civile angolaise en 2002. Le mouvement séparatiste dans la bande de Caprivi, au nord-est de la Namibie, a largement mis ses activités en veille depuis la fin des années 1990. Cependant, on pense que certaines parties du nord de la Namibie sont encore polluées par des mines terrestres, héritage du conflit armé en Angola. Si la majorité de ces mines ont été éliminées lors des récents efforts de déminage, un léger risque subsiste à cause des munitions non explosées situées dans les régions du Kavango et du Caprivi.

Les fortes pluies en Angola peuvent affecter la Namibie pendant la saison des pluies de janvier à avril. En effet, elles entraînent un gonflement important des rivières à la frontière entre les deux pays. Les inondations annuelles dans le nord de la région d'Omusati et dans le bassin du Cuvelai sont maîtrisées mais entraînent fréquemment des dégâts matériels et des perturbations généralisées.

Les taux de criminalité en Namibie sont inférieurs à ceux de l'Afrique du Sud et de l'Angola, mais ont augmenté continuellement ces dernières années tant dans les centres urbains que dans les zones rurales. Les vols à la tire et les agressions sont devenus courants en zones urbaines, en particulier dans les périmètres fréquentés et les lieux touristiques populaires. Ces crimes se produisent le plus souvent la nuit, bien que la menace existe aussi pendant la journée. Les crimes liés aux véhicules constituent également une menace dans de nombreuses régions, en particulier dans les stations-service.

Malgré un passé d'actes terroristes de faible intensité menées par le groupe séparatiste de l'Armée de libération de Caprivi (CLA) à la fin des années 1990 et les retombées de la longue guerre civile en Angola jusqu'au début des années 2000, la Namibie n'a pas été confrontée à des risques de conflit importants ces dernières années. La menace du terrorisme est jugée faible, aucun groupe terroriste national ou transnational n'opérant a priori dans le pays.

Les troubles civils et ouvriers sont peu fréquents, en comparaison de la situation en Afrique du Sud voisine. Les manifestations sont généralement pacifiques et bien contrôlées. Cependant, dans certaines régions, les forces de l'ordre ont parfois été accusées d'utiliser une force excessive contre les manifestants.

Le réseau routier est relativement étendu. Cependant, les déplacements par la route peuvent présenter des risques importants, de nombreuses routes rurales étant revêtues de graviers comprimés, une surface dangereuse en particulier durant la saison des pluies. Il y a peu de stations-service en dehors des centres urbains. Il est préférable d'éviter les déplacements en dehors des grands centres urbains la nuit en raison du risque accru de collisions, d'accidents dus au mauvais état des routes et de la présence d'animaux sur la route.

Les centres urbains de Namibie disposent d'infrastructures relativement bonnes comparées aux normes régionales, la disponibilité des services publics étant généralement fiable. Cependant, la densité de population extrêmement basse (2,6 millions d'habitants pour un territoire une fois et demi plus étendu que la France) et l'éloignement des agglomérations font que la fourniture de services publics sera variable en fonction des régions.

La Namibie connait un climat aride, avec une grande partie du pays couverte par les déserts du Namib et du Kalahari. Les températures sont généralement modérées grâce à l'élévation du grand plateau central et des courants côtiers. Les précipitations sont faibles dans de nombreuses régions, en particulier dans le sud, mais la saison des pluies (octobre - avril) peut être marquée par de fortes averses dans le nord.

Le pays a souffert de la contamination par les mines terrestres par le passé, en particulier dans les régions du nord limitrophes de l'Angola. Si la majorité des sites contaminés ont été nettoyés lors des récents efforts de déminage, il reste un faible risque lié aux munitions non explosées dans les régions du Kavango et du Caprivi.

Diverses maladies transmises par les insectes sont présentes en Namibie, le paludisme constituant un risque dans certaines régions du nord. Le pays souffre également d'épidémies occasionnelles de choléra et d'un fort taux de personnes atteintes du VIH. Les établissements de santé et la disponibilité des produits pharmaceutiques sont bons à Windhoek, mais seront plus limités en dehors des grands centres urbains. Les hôpitaux peuvent exiger une preuve de paiement avant les soins ; certains peinent à accepter toutes les polices d'assurance voyage.

La Namibie est l'un des pays d'Afrique subsaharienne les plus stables politiquement, et ce, depuis son indépendance de l'Afrique du Sud en 1990. Le gouvernement bénéficie d'un large soutien populaire et d'une faible opposition. La sphère politique est dominée par la South West Africa People's Organisation (SWAPO). Il y a peu d'opposition au parti, bien que le pays ait un système démocratique bien établi. La paix et la stabilité prévalant depuis longtemps ont fait du pays l'une des économies les plus développées de la région d'Afrique du Sud-Ouest. L'agriculture, le tourisme et l'exploitation minière jouent un rôle important. Cependant, la pauvreté et le chômage restent des problèmes récurrents que le gouvernement peine à éradiquer malgré une croissance économique.

Le niveaux de corruption est bas comparé aux normes régionales. Pourtant, les visiteurs peuvent être confrontés à des demandes de petits pots-de-vin pour des activités courantes, en particulier dans les zones rurales. La police est professionnelle et utile. Cependant, sa capacité à réagir, enquêter et à dissuader les crimes est minée par une formation et des ressources limitées, en particulier dans les régions reculées.