Arménie Rapport national

L'Arménie est un pays à risque modéré situé à l'intersection de l'Europe et de l'Asie. Le pays est le plus petit et le plus développé des trois États du Caucase du Sud et, sur le plan politique, il dispose d'un système démocratique qui fonctionne, même s'il connaît des problèmes notables. Le niveau de liberté politique en Arménie est discutable en raison des défaillances des procédures électorales et de la surveillance. Des troubles civils se produisent occasionnellement et des manifestations à caractère politique ont tourné à la violence dans le passé, en particulier pendant les cycles électoraux. Néanmoins, l'Arménie connaît généralement des transitions pacifiques du pouvoir. L'actuel premier ministre Nikol Pashinyan est arrivé au pouvoir après avoir mené une "révolution de velours" pacifique qui a fait tomber le précédent premier ministre du pays, Serzh Sargsyan. Les relations avec l'Azerbaïdjan voisin restent marquées par un différend historique autour de la région du Haut-Karabakh, qui a fait l'objet de deux guerres entre les deux pays. Les escarmouches frontalières, les affrontements armés et les développements politiques dans le Haut-Karabakh, qui est internationalement reconnu comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, peuvent provoquer d'importantes manifestations en Arménie.

L'Arménie est confrontée à des défis économiques malgré des progrès significatifs en matière de réformes structurelles. Le pays encourage fortement les investissements étrangers et a mis en œuvre un certain nombre de lois visant à faciliter le processus d'investissement, bien que la corruption reste un problème. Les infrastructures commerciales et touristiques se développent, bien qu'elles ne soient pas encore aussi répandues que dans les pays développés. Les infrastructures de communication et de transport sont beaucoup plus avancées que celles des pays voisins de l'Arménie, même si elles sont encore loin des normes de l'Europe occidentale. Les soins médicaux de qualité sont extrêmement limités, deux cliniques à Erevan étant les seules à répondre aux normes occidentales. Le taux de criminalité est faible, bien que la petite délinquance et la criminalité opportuniste restent la plus grande menace pour les voyageurs étrangers. Les voyages par voie terrestre présentent d'autres risques, compte tenu des routes mal entretenues du pays et des habitudes de conduite erratiques de certains chauffeurs locaux.

Les relations avec l'Azerbaïdjan concernant la région contestée du Haut-Karabakh restent tendues après l'opération militaire réussie de Bakou en septembre 2023 contre les séparatistes arméniens et la réintégration de la région à l'Azerbaïdjan qui s'en est suivie. La petite délinquance est en hausse mais reste relativement rare. Les troubles civils sont assez fréquents, surtout en période électorale. De grandes manifestations ont eu lieu à la suite des opérations militaires menées par l'Azerbaïdjan en septembre 2023 dans le Haut-Karabakh ; des manifestations similaires ont éclaté après l'accord de cessez-le-feu conclu entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan au sujet de la région du Haut-Karabakh. Les griefs socio-économiques et la corruption perçue sont d'autres éléments déclencheurs de l'agitation.

Les voyages aériens à destination et à l'intérieur de l'Arménie ne posent pas de problème de sécurité majeur.

Le réseau routier du pays est bien établi, mais il est considéré comme limité par rapport aux normes occidentales et les déplacements par voie terrestre peuvent être dangereux. Le niveau de conduite de certains usagers de la route locaux suscite des inquiétudes et les accidents sont fréquents.

L'infrastructure portuaire est fiable.

L'infrastructure des services publics varie entre les zones rurales et urbaines et a besoin d'être investie, des coupures de courant continuant à se produire périodiquement.

La cybercriminalité est une préoccupation croissante et la fréquence des tentatives de cyberattaques en Arménie est élevée pour la région.

Des mines terrestres sont disséminées dans de nombreuses zones de la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. L'impasse politique et militaire persistante limite les efforts de déminage ; tous les champs de mines ne sont pas forcément bien signalés. Des interrogations subsistent également au sujet de l'état des installations industrielles et nucléaires de l'époque soviétique. Les individus qui vivent à proximité de ces sites sont exposés. Les tremblements de terre sont quant à eux fréquents, bien que la plupart mineurs et causant peu de dommages. Par ailleurs, des glissements de terrain et des inondations surviennent à l'occasion de fortes précipitations.

La diarrhée du voyageur est la maladie la plus fréquente chez les voyageurs se rendant en Arménie. On trouve peu de structures médicales en dehors d'Erevan. On trouve toutefois de nombreuses pharmacies à Erevan et dans les grands centres urbains ; elles sont nettement moins présentes en zone rurale. Enfin, la consommation de l'eau du robinet n'est pas encouragée.

L'Arménie est une république parlementaire unitaire et multipartite. Le Premier ministre est le chef du gouvernement et le président est le chef de l'État. Le Premier ministre et le Conseil des ministres forment le gouvernement et exercent le pouvoir exécutif. Le Parlement unicaméral, ou Assemblée nationale, exerce le pouvoir législatif. Les élections parlementaires ont lieu au moins une fois tous les cinq ans. Des élections anticipées ont été convoquées à plusieurs reprises en réponse à des évolutions politiques. Le pouvoir judiciaire est nominalement indépendant de l'exécutif et du législatif, mais il est largement considéré comme corrompu et vulnérable aux pressions extérieures.

Des coalitions composées d'un échantillon représentatif de partis politiques sont parfois nécessaires pour former le gouvernement. Des effondrements de gouvernement se produisent occasionnellement. Les institutions de l'État sont moyennement compétentes et efficaces et fournissent des services peu fiables en dehors de la capitale.