Gambie Rapport national
En Gambie, l'année 2017 a marqué la fin du règne autocratique de 22 ans de l'homme fort, M. Yahya Jammeh. Depuis, le pays connaît une période de changements politiques importants. L'actuel président, M. Adama Barrow, a pris la relève de M. Jammeh à la suite d'une élection contestée et d'une intervention militaire régionale. Son administration s'est engagée à mettre en œuvre des réformes de grande envergure et à mettre fin à des décennies de répression, de violations des droits de l'homme, de gouvernance opaque et de corruption endémique. Le gouvernement a cependant dû faire face à des intérêts puissants et à des partisans de l'ancien régime alimentant troubles et instabilité. L'administration de M. Barrow s'est également efforcée d'améliorer les fragiles infrastructures du pays, négligées pendant des années, et de diversifier une économie en difficulté, fortement axée sur le tourisme.
Sécurité
Le taux de criminalité est en hausse dans le pays.
Le ralentissement de l'économie alimente un nombre croissant de vols, de vols à la tire et de cambriolages. La police donne la priorité à la protection des zones touristiques, mais les voyageurs étrangers sont fréquemment ciblés par des criminels du fait de leur richesse supposée.
Le risque de conflit résultant du refus de Yahya Jammeh de quitter le pouvoir s'est largement atténué suite à son départ en exil et grâce à la présence continue des forces de sécurité régionales, soutenant le nouveau gouvernement du président Adama Barrow.
En Gambie, des manifestations sont organisées relativement fréquemment sur toute une série de questions politiques, économiques, environnementales et sociales, locales ou nationales. La majorité de ces rassemblements sont pacifiques. Depuis 2017, les manifestations politiques se multiplient car les forces de sécurité réagissant de manière moins agressive.
Infrastructure
La sûreté aérienne est problématique en Gambie. La fiabilité et le respect des normes réglementaires par les transporteurs nationaux et régionaux sont au mieux douteux.
Les voyages par voie terrestre sont également dangereux en raison du mauvais état des routes, de la vétusté des véhicules ainsi que de la conduite erratique et agressive de certains usagers de la route locaux.
Le taux d'électrification national gambien reste modeste. Le pays est sujet aux fréquentes pannes d'électricité et aux baisses de tension. De nombreuses entreprises et hôtels comptent donc sur des groupes électrogènes afin de minimiser les pannes.
Le taux de pénétration d'Internet est en hausse, mais entravé par sa lenteur et des pannes fréquentes.
Environnement
Pendant la saison des pluies (de juin à octobre), les pluies et les inondations peuvent perturber les déplacements terrestres et endommager les bâtiments, en particulier dans les zones rurales et dans les quartiers à faible revenu des centres urbains. En raison de sa géographie, la Gambie est très vulnérable à l'élévation du niveau de la mer, à laquelle s'ajoute une augmentation de l'impact des inondations. Le gouvernement gambien dispose de capacités limitées à gérer les catastrophes. La Gambie connait des feux de brousse (pratique traditionnelle du brûlis) et subit l'impact négatif de certaines pratiques agricoles, comme l'augmentation des risques d'inondation et l'insécurité alimentaire.
Santé et médecine
Pour les voyageurs en Gambie, les risques principaux pour la santé proviennent du paludisme, de la fièvre jaune et de la méningite à méningocoques ; il est donc recommandé de prendre des précautions. Les établissements de santé sont limités en nombre et généralement concentrés à Banjul. A l'exception de quelques cliniques privées, la plupart des établissements disposent d'un personnel insuffisamment formé et de capacités (lits et équipements) limitées. La disponibilité des produits pharmaceutiques est restreinte, en particulier en dehors de Banjul, avec, en outre, un problème généralisé de médicaments contrefaits. Des lois strictes sur les médicaments sont en vigueur ; tous les médicaments importés de l'étranger doivent être accompagnés d'une ordonnance.
Politique
La situation politique a commencé à se stabiliser après l'intervention de la CEDEAO, qui a forcé le leader autocratique du pays, Yahya Jammeh, à se retirer début 2017. L'administration du président Adama Barrow a promis la démocratisation et des réformes de grande envergure. Elle fait cependant face à une bataille difficile contre des intérêts acquis, d'anciennes élites et des conditions économiques désastreuses. L'administration Barrow s'est engagée à réduire la corruption, mais elle est confrontée à des défis importants en raison de plus de deux décennies de corruption de haut niveau et de l'opacité des agences et des institutions gouvernementales. A l'avenir, l'état de droit devrait s'améliorer, mais les progrès seront probablement lents.
Le président Barrow a été réélu pour un deuxième mandat à la suite des élections du 4 décembre 2021.