République centrafricaine Rapport national
La République centrafricaine (RCA) fait partie des pays les moins développés au monde, principalement en raison de son instabilité chronique. La RCA continue d'être affectée par les effets du coup d'État de 2013 qui a attisé les tensions entre les communautés chrétiennes et musulmanes du pays et a entraîné une détérioration significative de l'ordre public sur une grande partie du territoire.
L'environnement sécuritaire s'est légèrement amélioré dans la capitale, Bangui, grâce aux efforts de désarmement et de démobilisation ainsi qu'au retour à l'ordre constitutionnel. Cette amélioration a été permise grâce aux efforts de désarmement, de démobilisation, ainsi qu'au retour à l'ordre constitutionnel. Toutefois, la situation générale reste instable, avec des institutions publiques faibles, des capacités sécuritaires limitées et des tensions ethno-politiques persistantes. La pauvreté généralisée et les perspectives limitées de développement ont également fait augmenter le taux de criminalité. Dans de nombreuses zones rurales, le gouvernement n'exerce toujours qu'un contrôle limité : des épisodes de violence sur fond de différend religieux continuent de se produire de façon sporadique dans différentes zones à risque.
Les risques sanitaires constituent une menace importante pour les voyageurs étrangers, exacerbée par des infrastructures extrêmement sous-développées en matière de transports, de soins médicaux et de communications.
Sécurité
La RCA reste vulnérable à de nouvelles éruptions de violence dues aux tensions communautaires et à l'instabilité politique aggravées par la faiblesse des capacités de sécurité. Les fréquentes explosions de violence communautaire dans diverses régions du pays, notamment dans les préfectures de Ouaka, Ouham et Mbomou, ont fait des milliers de victimes civiles et amené plusieurs ONG à suspendre leurs opérations en raison d'un environnement sécuritaire local hostile.
Bien que le pays n'ait pas d'antécédents en matière de terrorisme, les groupes rebelles et les milices continuent de représenter une menace élevée de violence. La situation en matière de sécurité s'est modérément améliorée ces dernières années, mais la criminalité continue de représenter une menace importante dans tout le pays et des troubles civils se produisent assez fréquemment dans les centres urbains en raison de l'instabilité des conditions de sécurité, de l'incertitude politique et des tensions ethno-religieuses.
Les soldats de la paix de la Mission Intégrée multidimensionnelle de Stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) maintiennent une présence importante dans tout le pays avec pour mandat de protéger les civils dans les zones où les tensions communautaires sont fortes, notamment à Bangui. Ses membres ont été fréquemment attaqués dans certaines zones où l'activité des milices reste élevée. Ces dernières années, l'insuffisance des fonds et les contraintes politiques ont gravement limité la capacité de la MINUSCA à protéger les communautés dans les régions les plus instables du pays.
Infrastructure
Les possibilités de transport aérien sont limitées en RCA et les nombreuses compagnies aériennes régionales opérant dans le pays posent des problèmes de sécurité, ce qui amène la plupart des voyageurs internationaux à faire appel à des prestataires de charters privés pour leurs déplacements intérieurs.
Les déplacements routiers en RCA posent des problèmes de sécurité majeurs en raison du mauvais état des routes, des normes de conduite locales et des activités criminelles.
Le port d'estuaire de Douala est le principal port de la République centrafricaine. Il traite environ 80 % du commerce international de ce pays. Cependant, ce port est le moins efficace de la région.
Les infrastructures de communication et d'énergie sont rudimentaires, tandis que l'approvisionnement en électricité et en carburant est sujet à de fréquentes perturbations.
La menace des cyberattaques suscite de plus en plus d'inquiétudes, car la RCA dispose d'une faible défense contre ce type d'attaque.
Environnement
La RCA connait un climat tropical, avec des températures généralement chaudes toute l'année. Cependant, la partie nord est plus sèche et plus fraîche et connaît fréquemment des tempêtes de poussière entre novembre et avril. Le pays n'est pas touché par les tempêtes, mais les inondations sont un problème récurrent pendant la saison des pluies, de mai à octobre. Les munitions non explosées, en particulier les grenades, constituent également un risque dans certaines régions, notamment à Bangui.
Santé et médecine
De nombreuses maladies transmises par les insectes, comme le paludisme, sont signalées dans le pays et présentent des risques importants pour la santé des voyageurs. Des vaccins sont également exigés avant le voyage, par exemple contre la fièvre jaune. Les normes en matière de soins et d'infrastructures médicales sont bien inférieures à celles des pays développés ; la plupart des blessures ou affections graves nécessiteront une évacuation vers un pays disposant d'infrastructures médicales plus avancées. L'eau du robinet n'est pas considérée comme potable.
Politique
La stabilité politique reste précaire en RCA en raison du contrôle limité du gouvernement sur certaines parties du pays, de la faiblesse des institutions de l'État et de l'insécurité généralisée. La corruption est endémique, en particulier au sein des forces de l'ordre, dans les pratiques commerciales et les relations avec le gouvernement. L'anarchie règne dans de nombreuses régions puisque les forces de sécurité et de maintien de la paix se concentrent davantage sur la prévention des explosions violentes de tensions communautaires que sur les activités criminelles. Cela revient notamment au contrôle limité du gouvernement en dehors de Bangui. La RCA est actuellement soumise à des régimes de sanctions imposées par les Nations Unies, les États-Unis et l'Union européenne.