Soudan sud Rapport national

Le Soudan du Sud est une nation enclavée du centre-est de l'Afrique et le plus jeune pays du monde, après son indépendance du Soudan en 2011. Cependant, l'optimisme quant aux perspectives de développement du pays grâce à ses richesses pétrolières a été de courte durée. Le pays est en effet embourbé dans un conflit interne depuis 2013 qui a mis en évidence des frictions ethniques et tribales profondément ancrées. Des accusations de nettoyage ethnique ont été avancées contre plusieurs groupes, notamment les forces loyales au Président Salva Kiir. Plus de quatre millions de personnes, soit environ un tiers de la population, ont été déplacées en raison de ces violences. Celles-ci ont également aggravé les difficultés économiques du pays.

Les dirigeants de la région ont déployé des efforts diplomatiques considérables pour mettre fin au conflit. Ces derniers ont souvent été minés par des différends entre les deux parties du pays, notamment des rivalités personnelles. Un cessez-le-feu provisoire a été largement respecté depuis sa signature en décembre 2017, mais le gouvernement et l'opposition ont eu du mal à mettre en œuvre l'accord de paix qui a suivi. Un gouvernement transitoire d'unité a finalement été formé en février 2020, mais des questions subsistent sur de nombreux aspects de l'accord de paix et sur la stabilité de la nouvelle administration.

En raison de l'effondrement de l'ordre public, les crimes violents ont augmenté dans les zones rurales et les centres urbains, le banditisme armé devenant courant. La corruption est endémique et touche tous les niveaux de la société. Les infrastructures déjà limitées du Sud-Soudan se sont encore détériorées en raison de la guerre civile et les déplacements terrestres et aériens dans le pays présentent des risques importants.

Le Soudan du Sud continue d'être en proie à la guerre civile, les différents cessez-le-feu et tentatives de médiation n'ayant guère réussi à endiguer les violences. Le gouvernement a conclu un accord de paix avec les groupes rebelles du pays au second semestre 2018 en vue de mettre fin au conflit et un cessez-le-feu associé a largement tenu dans les principaux centres urbains du pays. Cependant, la situation sécuritaire demeure volatile malgré la formation d'un gouvernement d'unité en février 2020 et la finalisation de l'accord de partage du pouvoir entre le président Salva Kiir et le principal leader de l'opposition (désormais premier vice-président), Reik Machar. Les tensions entre les partis au sein de l'opposition, le Mouvement populaire de libération du Soudan (opposition), se sont accentuées déstabilisant le fragile accord.

L'environnement de la menace terroriste au Soudan du Sud découle principalement de l'utilisation de tactiques de type terroriste par les groupes armés non étatiques qui combattent dans la guerre civile. Le pays connaît des niveaux élevés de criminalité violente et de petite criminalité. Cette dernière est caractérisée par des vols à main armée, des détournements de voitures et des cambriolages résidentiels qui peuvent se produire à tout moment et dans tout le pays. Les protestations au Sud-Soudan ont diminué en fréquence dans le cadre du conflit en cours, bien que des manifestations concernant la présence et les activités des forces de maintien de la paix de l'ONU aient lieu sporadiquement et que des troubles aient occasionnellement éclaté à propos de la fourniture d'une aide humanitaire.

Le secteur de l'aviation du Sud-Soudan suscite de graves préoccupations en matière de sécurité, la surveillance réglementaire ne répondant pas aux normes internationales.

Les déplacements par voie terrestre suscitent des inquiétudes importantes, liées au conflit en cours, à la criminalité, au réseau routier sous-développé et aux mauvaises normes de conduite.

Port-Soudan n'est pas opérationnel / efficace.

Le taux d'électrification du Sud-Soudan est extrêmement faible, même par rapport aux normes régionales ; des décennies de conflit ont limité les investissements dans les infrastructures du pays. L'accès à Internet est limité en raison de la rareté des infrastructures et l'expansion prévue ainsi que les investissements supplémentaires ont été entravés par la guerre civile en cours.

La cybercriminalité n'est pas une préoccupation sérieuse étant donné l'accès limité à Internet au sein de la population.

Le Sud-Soudan fait régulièrement face à des inondations, souvent dévastatrices pendant la saison des pluies qui s'étend d'avril à octobre, ainsi qu’à des sécheresses occasionnelles qui peuvent avoir un impact majeur sur les communautés fortement dépendantes des activités agraires et pastorales. Le pays est également situé dans une région sismique active et subit des tremblements de terre sporadiques d'intensité faible à modérée, bien qu'ils ne causent généralement pas de dégâts ou de victimes importants.

Les mines terrestres et les munitions non explosées représentent un risque considérable dans pratiquement tous les États du Sud-Soudan en raison des décennies de conflit. Le mauvais état des infrastructures pétrolières héritées du Soudan au moment de l'indépendance et l'absence d'investissements et de contrôles appropriés pendant la guerre civile ont entraîné des dommages environnementaux considérables et la contamination des sources d'eau.

Les voyageurs se rendant au Soudan du Sud sont exposés à un certain nombre de maladies à transmission vectorielle et hydrique, en particulier le paludisme, la dengue, le choléra et la méningite. Les niveaux de soins médicaux sont très bas à Juba et pratiquement inexistants en dehors de la capitale. La disponibilité des produits pharmaceutiques est également très limitée ; la plupart des médicaments ne sont pas disponibles en dehors de Juba. L'eau du robinet est impropre à la consommation.

Le Sud-Soudan est en proie à l'instabilité due à la guerre civile et à des tensions et rivalités politiques et ethniques profondément enracinées. Le conflit a souvent été lié à des rivalités personnelles entre des personnalités politiques clés, en particulier Kiir et Machar, ce qui rend les négociations extrêmement difficiles car les deux parties ont refusé de faire des concessions à leurs adversaires. L'accord de paix signé en août 2015 s'est effondré moins d'un an plus tard, avec la reprise des combats à Juba qui ont forcé Machar à fuir le pays. Les efforts de médiation régionaux et internationaux se sont poursuivis tout au long du conflit mais ont souvent été mis à rude épreuve.

En septembre 2018, le gouvernement a signé un accord de paix avec les groupes rebelles du pays visant à la création d'un gouvernement d'unité nationale. Un cessez-le-feu associé signé en juillet a été largement respecté. Cependant, des doutes subsistent quant à la mise en œuvre du dernier accord de paix avec de multiples questions litigieuses qui doivent encore être réglées et des retards répétés dans la formation d'une administration de transition. Le gouvernement d'unité nationale a finalement été formé en février 2020, mais des questions subsistent quant à la stabilité de la nouvelle administration dans un contexte de conflits persistants entre les parties rivales.

La corruption est endémique dans le pays et touche tous les niveaux de gouvernement et tous les secteurs de l'économie. L'État de droit est également faible, avec un système judiciaire surchargé, sujet à l'ingérence politique, et une culture de l'impunité au sein de l'armée.

Les États-Unis et l'Union européenne ont appliqué des sanctions contre des personnes et des entités au Sud-Soudan, notamment des interdictions de voyager et le gel des avoirs, et ont menacé de prendre d'autres sanctions ciblées si un accord de paix permanent n'était pas conclu. En juillet 2018, les États-Unis ont parrainé une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui imposait un embargo sur les armes à destination du pays.