Turquie Rapport national
La République de Turquie est une démocratie laïque à majorité musulmane, située au carrefour de l'Asie et de l'Europe. La Turquie a des frontières communes avec la Bulgarie et la Grèce au nord-ouest, la Géorgie au nord-est, l'Arménie, l'Azerbaïdjan et l'Iran à l'est, et l'Irak et la Syrie au sud-est. Elle possède un littoral important, avec la mer Noire au nord, la mer Égée à l'ouest et la mer Méditerranée au sud. La Turquie partage une frontière maritime avec l'île de Chypre.
Le gouvernement démocratiquement élu est généralement stable, mais les tensions entre les forces politiques nationalistes, laïques, de gauche et islamistes sont causes d'instabilité. Le coup d'État avorté a mis en évidence les tensions entre le gouvernement dirigé par le Parti de la justice et du développement (AKP) et diverses factions des forces armées. Après un référendum constitutionnel controversé et des élections générales l'année suivante, le président Recep Tayyip Erdogan a renforcé les pouvoirs exécutifs lui permettant de nommer des hauts fonctionnaires et de rédiger de nouvelles lois.
La croissance économique dynamique et un environnement favorable aux investissements ont fait de la Turquie un lieu attrayant pour les nouvelles entreprises. Cependant, plus récemment, l'intervention politique dans l'économie locale, ainsi que la corruption, ont suscité des inquiétudes. En particulier, la chute de la monnaie (Livre turque ou lira) étant tombée à un niveau historiquement bas a entamé la confiance dans l'économie turque. L'exploitation de gisements gaziers en Méditerranée pourrait relancer l'économie du pays, majoritairement dépendante en énergie. Cependant, l'exploration de ces gisements, situés dans des zones revendiquées par la Grèce et Chypre, est également une source de tensions croissantes.
Les principales menaces pour les voyageurs étrangers proviennent de la petite délinquance et des accidents de la route. La Turquie est exposée à une forte menace terroriste. La menace est la plus élevée le long de la frontière sud avec la Syrie et dans la région du sud-est du Kurdistan irakien, principalement en raison de l'insurrection séparatiste kurde en cours, de la présence de terroristes islamistes radicaux et d'extrême gauche dans le pays. Des attentats terroristes ont été commis dans le passé par des organisations terroristes locales et transnationales contre des cibles nationales et internationales. Les attaques des groupes séparatistes kurdes ont provoqué de fréquents affrontements militaires près de la frontière sud-est et ont alimenté les troubles civils ; ce risque a toutefois été réduit à la suite des opérations militaires turques dans le nord de la Syri. Les autorités turques ont lancé des opérations militaires dans le nord de l'Irak afin d'éradiquer les bastions kurdes et protéger les frontières turques. Les militants de l'État islamique (EI) représentent également une menace terroriste importante en Turquie.
Les infrastructures nationales et les services médicaux sont généralement bien entretenus dans les grandes villes, mais peuvent susciter des inquiétudes dans les régions montagneuses ou reculées. Le pays est situé dans une zone sismique particulièrement active.
Sécurité
Le terrorisme constitue une menace importante. Les attaques terroristes des séparatistes kurdes et des terroristes islamistes se produisent dans toute la Turquie et ciblent à l'occasion des intérêts étrangers. Les islamistes radicaux ont démontré leur volonté et leurs capacités à mener des attaques dans tout le pays. Au cour des dernières années l'État islamique (EI) et les séparatistes kurdes ont mené plusieurs attaques majeures à Istanbul et à Ankara. Les membre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sont engagés dans une insurrection contre les forces turques dans les provinces du sud-est. Le groupe marxiste-léniniste du Front populaire de libération (DHKP/C) constitue également une menace pour les intérêts occidentaux.
Les activités criminelles constituent une menace importante pour les voyageurs étrangers. Les touristes des grandes villes sont souvent la cible de l'activité de la délinquance de rue. Les problèmes socio-économiques et les tensions politiques conduisent à des épisodes périodiques de troubles publics, qui peuvent rapidement dégénérer en violence. Avant la construction d'un mur frontalier, l'afflux de réfugiés syriens du nord a généré l'augmentation de la criminalité dans les provinces frontalières du sud-est. L'implication de la Turquie dans des opérations militaires en Syrie a également augmenté le risque d'incidents et de conflits transfrontaliers.
Le pays est confronté à un risque de conflit en raison de l'insurrection séparatiste kurde dans les provinces du sud-est ; le conflit syrien a eu un impact négatif sur le niveau de sécurité le long de la frontière sud de la Turquie. Cependant, suite aux opérations militaires majeures dans le nord de la Syrie, et à la capture de membres du groupe Unité de protection du peuple (YPG) à Afrin, le risque d'incursions transfrontalières a été quelque peu réduit.
Infrastructure
Il n'y a pas de risques sérieux liés aux voyages aériens en Turquie.
La Turquie connaît un taux élevé d'accidents de la route en raison des habitudes de conduite dangereuses des habitants et du mauvais état des routes. Les déplacements par voie terrestre peuvent être limités par les mouvements et les postes de contrôle militaires turcs dans les régions du sud-est.
Les autorités portuaires d'Ambarlı et d'İzmir sont considérées comme les plus efficaces et celles d'İskenderun comme les moins efficaces.
Les services publics sont bons.
La menace des cyber-attaques, qui peuvent causer des dommages à l'économie du pays, suscite de plus en plus d'inquiétudes.
Environnement
La Turquie est située dans une zone sismique active et des tremblements de terre importants se produisent périodiquement. Le pays est fréquemment confronté à d'autres catastrophes naturelles, telles que les feux de forêt, les glissements de terrain et les inondations. La contamination par les mines terrestres est déplorée le long des frontières méridionales avec la Syrie et dans les régions sud-est du pays.
Santé et médecine
Le niveau d'offre pour les soins de santé en Turquie est variable. Les meilleurs hôpitaux universitaires et cabinets privés dans des villes comme Istanbul et Ankara fournissent un bon niveau de soins. Toutefois, de nombreux hôpitaux financés par le gouvernement sont en retard sur les normes occidentales. La qualité des soins peut être aléatoire, insuffisante dans les zones rurales de l'Est. La nourriture et l'eau doivent être consommées avec précaution. Les personnes ayant besoin d'une assistance médicale peuvent être évacuées en fonction de leur localisation.
Politique
La Turquie est une république constitutionnelle multipartite fonctionnant selon un système présidentiel dominant. Recep Tayyip Erdogan et le Parti de la justice et du développement (AKP) dirigent la Turquie depuis plus de vingt ans, période durant laquelle ils ont modifié le système politique pour concentrer le pouvoir dans le bureau du président. Le président est le chef du gouvernement et de l'État, tandis que le pouvoir législatif appartient au Parlement. Les élections présidentielles et parlementaires ont lieu au moins une fois tous les cinq ans ; elles ne sont pas perçues comme étant entièrement libres et équitables. La partialité des médias et la suppression de l'opposition jouent un rôle important dans la formation des résultats politiques.
Le pouvoir judiciaire est nominalement indépendant de l'exécutif et du législatif. Toutefois, les purges massives de juges et de procureurs ont probablement érodé l'autonomie judiciaire. Le pouvoir judiciaire a été accusé de cibler les opposants au gouvernement. Erdogan et l'AKP sont de plus en plus souvent accusés de cooptation du pouvoir judiciaire, de répression des médias indépendants et de l'opposition, et de corruption. À la suite d'une tentative de coup d'État ratée, ces préoccupations se sont intensifiées lorsque le gouvernement a pris le contrôle des médias, a harcelé les journalistes qui critiquaient l'administration et a limité l'accès du public à des informations impartiales.
Dans le système présidentiel turc, les coalitions composées d'un échantillon représentatif de partis politiques sont généralement nécessaires pour former le gouvernement. Les effondrements de gouvernement étaient modérément fréquents avant la réforme présidentielle. Les institutions de l'État sont modérément compétentes et efficaces et fournissent des services généralement fiables dans la plupart des régions du pays. Toutefois, le gouvernement central a de plus en plus recours au droit administratif pour saper les résultats électoraux dans les bastions de l'opposition.