La tolérance envers les styles de vie LGBTQ et le mariage homosexuel ne s'étend pas à tous les pays du monde; dans certains, ils peuvent mener à du harcèlement ou même à des arrestations. C'est pourquoi dans les formulaires de demande de visa des services frontaliers d'immigration, à la question « Êtes-vous marié(e) ? », les voyageurs LGBTQ se demandent parfois comment répondre de façon sûre.
Risques associés aux formulaires d'immigration
À mesure que les couples homosexuels remportent des droits dans de nombreux endroits du monde, ils font face à des complications en voyage dans les pays qui ne leur reconnaissent pas ces droits. Les voyageurs homosexuels mariés qui répondent à la question de l'état civil dans les formulaires d'immigration rapportent des inquiétudes. D'un côté, un « Oui » pourrait révéler leur appartenance à la communauté LGBTQ, mais un « Non » reviendrait à mentir sur un formulaire officiel.
Une recherche dans Google ou Facebook peut suffire à un gouvernement étranger pour établir qu'un voyageur a menti sur son identité, et certains formulaires de demande de visa demandent au voyageur le nom de son époux(se), ce qui peut révéler une union homosexuelle. Les voyageurs homosexuels mariés rapportent qu'ils continuent d'évaluer chaque situation en gardant un œil sur la loi et la culture locales; ils ne s'identifient pas comme marriés que s'ils se sentent en sécurité, et ne le font pas s'ils estiment que cela pourrait attirer l'attention des autorités sur leur sexualité.
La tolérance envers le mariage homosexuel diffère beaucoup selon les pays
Selon leur niveau de tolérance envers les comportements LGBTQ et le mariage homosexuel, les pays peuvent tomber dans l'une de ces quatre catégories :
- Pays dont les lois autorisent les union civiles homosexuelles ou ont légalisé le mariage homosexuel
- Pays qui ne reconnaissent ni les mariages ni les unions homosexuels mais tolèrent généralement les individus LGBTQ
- Pays où l'homosexualité n'est pas criminalisée mais n'est pas non plus socialement acceptée
- Pays où l'homosexualité est à la fois illégale et rejetée culturellement
Si les unions ou mariages homosexuels sont légaux ou si les individus LGBTQ sont généralement tolérés :
Les voyageurs homosexuels qui se rendent dans des pays des deux premières catégories ne subissent pas de conséquence à déclarer publiquement qu'ils sont mariés, même quand le pays hôte ne reconnait pas leur mariage. Dans des situations extrêmes, les couples mariés dans des pays qui ne reconnaissent pas légalement leur union peuvent se voir refuser la même assistance ou les mêmes droits que des couples hétérosexuels. Même dans ces situations, les formulaires d'immigration ou de demande de visa n'auront pas d'impact.
Si l'homosexualité n'est pas illégale mais pas non plus socialement acceptée :
Dans la troisième catégorie, les voyageurs qui s'identifient comme mariés pourraient attirer l'attention s'ils sont accompagnés de leur conjoint(e) de même sexe, mais il est peu probable que cela conduise à des problèmes juridiques. Une fois passé ce processus légal, les voyageurs qui se déclarent mariés ou s'identifient comme LGBTQ peuvent être mal vus par le public, et les forces de sécurité ne leur seront probablement pas sympathiques.
Des voyageurs homosexuels mariés ont rapporté avoir choisi de ne pas s'identifier comme tels afin d'éviter d'attirer l'attention, bien qu'aucun cas n'ait été relevé où un gouvernement tenterait d'identifier les couples homosexuels au moyen de leurs formulaires de demande de visa.
Si la culture est hostile aux personnes LGBTQ :
Les pays de la quatrième catégorie posent une menace sérieuse à la sécurité des voyageurs LGBTQ. Dans ces pays, les lois et les attitudes hostiles envers les individus LGBTQ engendrent des risques constants et multidimensionnels, et les locaux identifient les individus LGBTQ de multiples façons, qu'il s'agisse de leurs boissons (Cameroun) ou de leur habillement (Ouganda). Bien qu'aucune preuve n'ait établi que des responsables gouvernementaux recherchent activement les membres de la communauté LGBTQ à l'aide des demandes de visa, les conséquences potentielles de s'identifier comme homosexuels sont agravées.
L'avenir des exigences d'immigration pour les personnes LGBTQ
Si le mariage homosexuel est devenu courant dans plusieurs pays, d'autres ont encore des politiques fortement anti-LGBTQ et pourraient se servir des formulaires d'immigration et de demande visa pour les appliquer. Face à l'importance de la commauté des voyageurs LGBTQ, il est probable que les gouvernements ne changent pas leurs processus.
L'Observatoire du renseignement de sécurité LGBTQ (PRISM) de Crisis24 tient une veille sur les attitudes, événements et enjeux de par le monde qui pourrait affecter la sûreté des personnes LGBTQ. Informez-vous sur l'abonnement à PRISM et obtenez un échantillon de rapport.