Préparé par Courtney Kansler et Lise Barnard, experts de Crisis24
Ce que nous savons
Les scientifiques se sont dépêchés d’étudier le nouveau variant Omicron du SARS-CoV-2, initialement identifié par des chercheurs sud-africains à la mi-novembre, et que l’OMS a jugé « préoccupant » en raison de la découverte préliminaire de mutations importantes dans le génome du virus. Cela prendra encore des semaines afin d’établir l’étendue des mutations du variant Omicron, ses effets sur la transmission et la gravité des symptômes, et l’efficacité des vaccins actuels pour s’en protéger, mais les premiers rapports fournissent plusieurs informations clés : d’abord, que le variant Omicron donne jusqu’ici des formes moins graves de la maladie aux personnes vaccinées; ensuite, qu’il contient plusieurs gènes mutés qui pourraient contribuer à une plus grande transmissibilité, encore plus que le variant Delta; enfin, que les vaccins actuels pourraient être moins efficaces en raison des mutations.
Préoccupations
Si les chercheurs confirment que le variant Omicron est plus facile à transmettre d’un individu à l’autre, sa propagation rapide donnera probablement lieu à une autre vague de COVID-19. L’efficacité réduite des vaccins, combinée à l’immunité décroissante des individus vaccinés ou préalablement infectés, pourrait élargir le bassin de population exposé. Malgré une hausse probable de la transmissibilité, les données disponibles attribuent au variant Omicron un risque de gravité moindre. L’émergence de cette souche du virus en Afrique du Sud a fait grimper le nombre de cas, en remplaçant le variant Delta comme souche dominante au Gauteng, mais on n’a pas observé de hausse conjointe du nombre d’hospitalisations ou de décès dûs à la COVID-19.
Les données recueillies dans les deux dernières semaines indiquent que le variant Omicron a un R0 de 1,94, en comparaison à 1,47 pour le variant Delta. Si cet accroissement de la transmissibilité est confirmé, le variant Omicron devrait conduire à un plus grand nombre d’hospitalisations et de décès, affectant davantage d’individus, même si le pourcentage d’hospitalisations et de décès est réduit en raison de la gravité moindre de cette souche. Il faut noter que les cas rapportés en Afrique du Sud l’ont été surtout parmi les plus jeunes, et la véritable gravité du variant reste à déterminer.
En outre, puisque les personnes non vaccinées constituent un réservoir de mutations potentielles, cela souligne l’importance de distribuer les vaccins contre la COVID-19 de façon égale partout dans le monde, afin de freiner la propagation des mutations qui risqueraient autrement d’aller plus vite que les capacités de traitement des variants émergents et la modification des vaccins existants pour mieux combattre des souches spécifiques.
Dans la semaine suivant l’identification du variant Omicron par les scientifiques sud-africains, au moins sept pays de la région ont restreint les arrivées internationales. Cette décision a été reçue avec scepticisme par les organisations internationales comme l’OMS, car bien qu’elle pourrait freiner la propagation mondiale du variant Omicron, il est probable que celui-ci a déjà circulé dans plusieurs pays sans être identifié, et au moins 20 pays rapportaient des cas en date du 1er décembre.
Quelles implications pour l’évolution de la pandémie de SARS-CoV-2 ?
Le retour à la normale ne sera pas possible avant 2023. Alors que les taux de vaccination demeurent bas au niveau international, un grand bassin de population continue de faire circuler la COVID-19. À moins que le taux de vaccination mondial augmente, l’émergence d’autres variants reste une possibilité. Cela pourrait alimenter d’autres vagues de COVID-19, et retarder encore le retour à la normalité. À mesure que de nouveaux variants émergent, davantage de mutations sont possibles, avec potentiellement une plus transmissibilité et une gravité accrues. La science évolue avec la pandémie et nous avons de plus en plus d’outils en mains pour lutter contre la maladie. Cependant, la vaccination et les précautions sanitaires de base demeurent les meilleurs mécanismes pour un retour à nos vies d’avant la pandémie.
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