Cet article a paru précédemment dans l’édition de février 2021 de l’infolettre Airline Security.
À mesure que les vaccins contre la COVID-19 sont apparus à la fin 2020, beaucoup d'observateurs de l'industrie du voyage s'attendaient à ce que les gouvernements et les transporteurs commencent à exempter les voyageurs vaccinés contre la COVID-19 des restrictions comme les interdictions de voyage, les exigences de test, et les quarantaines obligatoires. Mais à la fin février 2021, les espoirs que les voyages deviendraient plus faciles pour les personnes vaccinées sont encore largement déçus. La plupart des gouvernements et des transporteurs continuent d'appliquer des restrictions et exigences liées à la COVID-19 pour tous les voyageurs, sans égard à leur statut d'immunisation. À court terme, l'avenir des restrictions de voyage pour les personnes vaccinées va dépendre des résultats des recherches sur leur contagiosité.
Situation actuelle
À la fin février 2021, la plupart des pays et des transporteurs aériens traitent encore les passagers vaccinés de la même façon que les autres. Bien que certains gouvernements aient pris des mesures pour faciliter les voyages des individus vaccinés, la plupart ne les ont pas exemptés des exigences de test, des restrictions d'entrée, ou des quarantaines obligatoires.
Les transporteurs ont aussi continué d'appliquer les règles concernant le port du masque pour les passagers vaccinés. Cette approche prudente est largement due à un manque de données sur la capacité des personnes vaccinées à continuer de transmettre à d'autres la COVID-19.
Les gouvernements de par le monde continuent de traiter les passagers vaccinés contre la COVID-19 de la même façon que les passagers non vaccinés. Il y a eu quelques exceptions à cette tendance, notamment en Pologne, en Estonie et en Roumanie, où les passagers vaccinés sont exemptés de quarantaine et de tests.
Quelques autres pays comme l'Islande ont annoncé des mesures semblables dans les mois à venir. Israël a conclu une entente avec Chypre et la Grèce pour permettre aux personnes vaccinées de voyager sans restriction entre ces pays ; mais l'entente n'a pas encore pris effet puisque les vols commerciaux sont encore interdits en Israël.
Les transporteurs aériens continuent également d'appliquer aux passagers vaccinés les règles et restrictions liées à la COVID-19. Tous les transporteurs d'importance imposent encore le port d'un couvre-visage à tous les passagers, sans égard à leur statut d'immunisation.
Leurs salons d'aéroport demeurent fermés ou opèrent à capacité réduite. Bien que certains transporteurs aient annoncé des taux de vaccination élevés parmi leurs employés, ou opéré des vols avec des équipages entièrement vaccinés, le personnel navigant n'a pas encore été désigné comme prioritaire dans la plupart des programmes de vaccination nationaux.
Les transporteurs et les gouvernements ont opté pour la prudence plutôt que d'exempter les voyageurs vaccinés des restrictions liées à la COVID-19, en raison de l'incertitude qui entoure la contagiosité de ces personnes. Bien que des études ont démontré que les vaccins contre la COVID-19 réduisent grandement les chances de manifester des symptômes de la maladie, il n'a pas encore été clairement établi si les personnes vaccinées peuvent être porteuses du virus ou présenter des cas asymptomatiques et continuer de transmettre la COVID-19.
Bien que les cas de transmission de la COVID-19 à bord des avions soient relativement rares, le transport aérien a joué un rôle majeur dans la transmission du virus à travers le monde et la pandémie. Les États resteront peu enclins à adopter une approche permissive envers les passagers vaccinés jusqu'à ce que davantage de données soient disponibles sur leur capacité à propager la maladie.
Développements possibles
La question de la contagiosité des voyageurs vaccinés va être un facteur déterminant dans les restrictions liées à la COVID-19 et les exigences auxquelles ils font face. Les premières recherches effectuées sur le sujet sont encourageantes, mais n'ont pas encore abouti à des conclusions définitives.
Les transporteurs et autres participants de l'industrie du voyage ont proposé aux gouvernements d'établir des « passeports vaccinaux » et de réclamer une preuve de vaccination à tous les passagers aériens, mais aucun transporteur d'importance n'a encore mis en place un tel dispositif. D'ici à ce que les gouvernements aient davantage de certitude sur le risque que posent les personnes vaccinées de transmettre la COVID-19, ou que les États vaccinent suffisamment de leurs résidents pour atteindre l'immunité collective, la plupart vont user de prudence avec les voyageurs vaccinés.
L'industrie aérienne a proposé plusieurs initiatives pour faciliter les voyages des passagers vaccinés, mais aucune n'a encore été largement acceptée. L'Association internationale du transport aérien (IATA), principal regroupement de l'industrie, a évoqué un « passeport vaccinal » sous la forme d'une application où seraient tenus à jour les tests et les vaccinations des passagers, en accord avec environ 20 transporteurs. Bien que l'IATA et ses transporteurs partenaires ont présenté cette application comme une façon de simplifier la vie des voyageurs, elle ne changera pas celle des personnes vaccinées à moins que les gouvernements n'acceptent de les exempter des quarantaines et autres restrictions de voyage liées à la COVID-19.
Certains transporteurs, dont l'australien Qantas (OF), ont suggéré de réclamer à tous les passagers une preuve de vaccination, mais aucun transporteur majeur n'a encore mis en place une telle procédure. Ils n'iront probablement de l'avant que si les gouvernements commencent à réclamer une preuve de vaccination à tous les voyageurs qui se présentent à leurs frontières.
Le plus important facteur en faveur de l'exemption des restrictions de voyage pour les personnes vaccinées serait un résultat concluant dans les recherches sur leur capacité à transmettre la COVID-19. Il y a aura toujours un risque que les personnes vaccinées transmettent la maladie ; même les meilleurs vaccins ne sont efficaces qu'à 95 %, ce qui laisse une chance de 5 % qu'une personne vaccinée devienne infectée et transmette le virus. Mais il reste aux autorités à déterminer le degré de risque de contagion de la part des personnes vaccinées contre la COVID-19.
Si les recherches établissent qu'elles ne peuvent agir comme porteurs asymptomatiques du virus, alors plusieurs gouvernements les exempteront probablement d'au moins certaines restrictions liées à la COVID-19. Ils pourraient aussi commencer à lever les restrictions pour les personnes vaccinées si suffisamment de leurs administrés sont vaccinés pour que le risque d'un nouveau foyer de contagion soit grandement diminué.
Les politiques adoptées par Israël vont vraisemblablement servir de baromètre des futures restrictions de voyage liées à la COVID-19, car le pays a bien avancé dans la vaccination de ses citoyens. Israël a même appliqué des restrictions encore plus sévères au voyage aérien depuis le début de sa campagne de vaccination, en raison de la menace des souches plus contagieuses de la COVID-19 qui se répandent actuellement dans le monde. Mais Israël a aussi commencé à négocier des ententes pour réduire les restrictions de voyage des personnes vaccinées une fois que reprendront les vols internationaux.
Le pays a conclu des ententes avec Chypre et la Grèce pour permettre des déplacements sans restriction aux personnes vaccinées et va sans doute conclure davantage d'accords de ce type dans les prochaines semaines. D'autres gouvernements ailleurs dans le monde vont sans doute s'inspirer de ces ententes bilatérales pour faciliter les voyages des personnes vaccinées sur certains itinéraires. Néanmoins, ces ententes ajouteront probablement une autre couche de complexité à la litanie déjà déroutante des restrictions de voyage liées à la COVID-19 de par le monde.
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