Le trafic d'êtres humains désigne largement plusieurs formes d'exploitation et de maltraitance, et il n'implique pas forcément le déplacement d'individus d'un lieu à un autre. Le travail forcé ou trafic de main-d'œuvre, qui affecte près de 25 millions de personnes dans le monde, implique l'emploi de techniques comme la menace physique, la violence, la coercition psychologique, l'abus de procédures légales, la tromperie, l'enlèvement, la fraude, la contrebande, ou d'autres méthodes pour forcer des individus à travailler. Cette pratique comprend le travail des enfants et la servitude pour dettes.
Cette pratique souvent présente dans les chaînes d'approvisionnement est qualifiée d'esclavage moderne. Des entreprises du secteur privé peuvent être impliquées sans le savoir dans le trafic d'êtres humains et le travail forcé, pour diverses raisons comme la compétitivité sur les marchés mondiaux et la demande de main-d'œuvre à bon marché. L'usage involontaire du travail forcé peut se produire à tous les niveaux de la chaîne d'approvisionnement d'une entreprise, mais on le trouve plus souvent aux niveaux inférieurs comme l'extraction des matières premières et la production de base.
Le risque de trafic d'êtres humains et de travail forcé dans la chaîne d'approvisionnement
La présence du trafic d'êtres humains dans la chaîne d'approvisionnement d'une entreprise peut grandement affecter ses opérations. Les infractions liées au travail forcé peuvent inclure des sanctions financières importantes et peuvent compromettre le développement et la croissance des affaires à court et à long terme. À défaut d'optimiser et de contrôler complètement leur chaîne d'approvisionnement, les entreprises s'exposent aux conséquences suivantes :
- Mauvaise réputation et perception de la marque :Les employés, clients et investisseurs potentiels s'intéressent de plus en plus aux pratiques d'affaires éthiques, aux conditions de travail équitables et aux processus de gouvernance. Les entreprises impliquées volontairement ou involontairement dans le trafic d'êtres humains risquent d'endommager leur réputation et leur crédibilité de façon irréparable. La culture d'une entreprise et les valeurs d'une marque peuvent influencer leurs investissements externes et le prix de leurs actions.
- Confiance du public :Les consommateurs exigent souvent la transparence en ce qui a trait aux conditions de travail dans la chaîne d'approvisionnement. Les entreprises peuvent subir des dommages et des pertes financières à cause de leurs liens avec des conditions de travail non équitables ou avec le travail forcé.
- Interruption des activités :Les entreprises aux prises avec de mauvaises conditions de travail à tout niveau de la chaîne d'approvisionnement peuvent être amenées à rechercher de nouveaux fournisseurs ou bâtir de nouvelles installations. Ces changements peuvent occasionner des interruptions d'activités et des pertes de revenu importantes. Les entreprises peuvent aussi être amenées à dépenser de fortes sommes pour trouver de nouveaux fournisseurs, et à encaisser des pertes sérieuses quand la demande est élevée et l'offre est basse.
- Sanctions financières :Les entreprises peuvent être tenus responsables de payer des amendes aux gouvernements, à d'autres entreprises ou aux victimes du trafic d'êtres humains si elles sont reconnues coupables d'avoir autorisé cette pratique dans leur chaîne d'approvisionnement, même si leur rôle était indirect et leur connaissance de la situation limitée. De plus, la non-conformité aux codes de conduite des fournisseurs met à risque l'entreprise et les actifs personnels de ses investisseurs.
Conseils pour gérer le risque
Les entreprises devraient établir et maintenir des processus d'identification des risques afin d'éviter d'être exposées à des conditions de travail illégales chez leurs fournisseurs. La mise en place de structures de conformité sociale, incluant un ensemble intégré de politiques et de pratiques, prend une importance primordiale à cet égard. Ces structures permettent d'assurer le respect des codes de conduite, qui abordent généralement la question du travail forcé.
- Les entreprises devraient maintenir la visibilité et la transparence tout au long de leur chaîne d'approvisionnement, incluant leur structure d'achats et de sous-traitance, leurs fournisseurs et intermédiaires, les services de tierce partie, et les réseaux de production et de transport.
- Les entreprises, les marques et les détaillants devraient régulièrement inspecter leurs fournisseurs (et les sous-traitants de ces derniers) pour détecter les fautes ou la non-conformité.
- Les entreprises devraient empêcher leurs fournisseurs de sous-traiter à leur tour sans autorisation expresse.
- Les entreprises devraient considérer des processus de gestion du risque qui limitent leur exposition aux conditions de travail illégales en améliorant le développement des politiques internes, la gouvernance et la réalisation des programmes, la formation, les vérifications et la divulgation.
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