En réponse à l'épidémie croissante de variole dans la région africaine, l'OMS a déclaré le 14 août une urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC). Cette déclaration appelle à une action mondiale coordonnée pour enrayer la propagation de la nouvelle souche du virus mpox. Bien qu'aucune restriction de voyage n'ait été annoncée, il est conseillé aux voyageurs de rester vigilants et de respecter les recommandations sanitaires, en particulier lorsqu'ils se rendent dans les zones touchées.
Vue d'ensemble de l'épidémie actuelle de variole
L'OMS a déclaré l'épidémie de grippe aviaire hautement pathogène sur les conseils du comité d'urgence du Règlement sanitaire international (RSI). La région africaine a connu une augmentation sans précédent du nombre de cas de variole depuis le début de l'année 2024, des pays auparavant non touchés comme le Burundi, la Côte d'Ivoire, le Kenya, le Rwanda et l'Ouganda ayant signalé des cas.
Plus de 17 500 cas et 517 décès ont été signalés entre le 1er janvier et le 31 juillet, soit une augmentation de 160 % par rapport à la même période en 2023. La République démocratique du Congo (RDC) est la plus touchée, avec plus de 16 000 cas.
La recrudescence en RDC est due à deux flambées distinctes de souches virales différentes. Le nord-ouest de la RDC connaît une épidémie de clade 1a, qui touche principalement les enfants. Dans le même temps, le nord-est de la RDC est confronté à un nouveau clade 1b (détecté pour la première fois en RDC en septembre 2023), qui se propage rapidement par transmission sexuelle. Le clade 1b a également été signalé au Burundi, au Kenya, au Rwanda et en Ouganda. Des cas de clade 1a ont également été signalés cette année en République centrafricaine et en République du Congo. Le clade 2 a été signalé au Cameroun, en Côte d'Ivoire, au Liberia, au Nigeria et en Afrique du Sud. Les clades 1a et 1b provoquent une maladie plus grave que le clade 2, qui s'est répandu dans le monde entier en 2022.
Le virus Mpox a également été signalé en dehors de l'Afrique, notamment dans les régions des Amériques, de l'Europe, du Pacifique occidental et de l'Asie du Sud-Est, ce qui indique une transmission mondiale continue. La souche circulant en dehors de l'Afrique implique principalement le clade 2, responsable de l'épidémie mondiale de 2022. Le 15 août, la Suède a été le premier pays à signaler un cas de clade 1b en dehors de l'Afrique. Le malade a consulté un médecin à Stockholm, mais a été infecté lors d'un séjour dans une région d'Afrique où la transmission du clade 1 est signalée.
Pourquoi déclarer qu'il s'agit d'une urgence de santé publique de portée internationale ?
La propagation rapide de la variole au-delà des pays non endémiques a nécessité une réponse urgente et coordonnée afin de prévenir toute nouvelle transmission de la maladie. De nombreux pays d'Afrique de l'Est et d'Afrique centrale ne disposent pas des ressources nécessaires pour surveiller et détecter rapidement les épidémies de variole, ce qui retarde les interventions et favorise la propagation. La déclaration de l'OMS vise à susciter une réponse internationale coordonnée, à améliorer la surveillance, à accélérer la distribution des vaccins, à renforcer les mesures de santé publique et à mobiliser des ressources pour lutter contre l'épidémie. Elle vise non seulement à protéger les populations africaines, mais aussi à empêcher la propagation mondiale du Mpox en endiguant la flambée avant qu'elle ne devienne une crise sanitaire mondiale.
L'OMS conseille aux pays touchés de renforcer leur action de santé publique, notamment en améliorant la surveillance et les efforts de vaccination, et en renforçant les capacités des laboratoires afin de détecter et de gérer efficacement les cas. La collaboration avec les partenaires internationaux est encouragée. Les voyageurs peuvent être confrontés à des protocoles sanitaires plus stricts aux points d'entrée, notamment à des contrôles accrus et à d'éventuelles mesures de quarantaine.
Mesures préventives pour les voyageurs
La variole se transmet à l'homme par contact avec des personnes ou des animaux infectés, ou avec du matériel contaminé. Les symptômes apparaissent généralement entre 3 et 17 jours après l'exposition, mais peuvent se développer jusqu'à 21 jours plus tard. Ils comprennent de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et dorsales, un gonflement des ganglions lymphatiques, des frissons, de l'épuisement et une éruption cutanée caractéristique.
Depuis le 16 août, il n'y a pas de restrictions liées à la déclaration PHEIC. Toutefois, les voyageurs doivent être conscients des symptômes susmentionnés et prendre des précautions pour éviter l'infection :
- Prendre des précautions sanitaires de base, notamment se laver fréquemment les mains à l'eau et au savon ou utiliser un désinfectant pour les mains à base d'alcool.
- Éviter tout contact étroit, peau contre peau, avec des personnes présentant une éruption cutanée ressemblant à la variole et avec des animaux porteurs du virus de la variole.
- Éviter tout contact avec des objets et des matériaux potentiellement contaminés par le virus de la variole.
- Évitez les endroits surpeuplés tels que les boîtes de nuit et envisagez d'utiliser des pratiques sexuelles sûres telles que les barrières physiques (préservatifs).
- Faites-vous vacciner, en particulier si vous êtes exposé au risque de contracter la variole. Consultez votre prestataire de soins de santé pour savoir si le vaccin contre la variole est recommandé dans votre cas.
- Consultez un médecin si les symptômes apparaissent dans les trois semaines suivant votre séjour dans les zones touchées.
Alors que l'épidémie de variole continue d'évoluer, il est essentiel que les voyageurs se tiennent informés et prennent les précautions qui s'imposent. La déclaration par l'OMS d'une PHEIC rappelle la gravité de la situation et la nécessité d'une action coordonnée à l'échelle mondiale. En se conformant aux directives sanitaires officielles, les voyageurs peuvent mieux se protéger et protéger les autres dans cette situation en constante évolution. Tenez-vous au courant de l'évolution de la situation en consultant la page de l'OMS consacrée au virus mpox.
Auteur(e)(s)
Robyn Mazriel
Analyste de l'information sur la santé II
Robyn a rejoint Crisis24 en octobre 2022. Elle a obtenu un master en santé publique spécialisé en épidémiologie et biostatistique à l'Université du Cap. Au cours de son cursus, elle a suivi plusieurs...
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