Bangladesh Rapport national
Le Bangladesh est un (jeune) pays en développement d'Asie du Sud. Les troubles civils et ouvriers sont fréquents et peuvent provoquer des perturbations dans tout le pays. De nombreux pays déconseillent les voyages non essentiels au Bangladesh depuis la fin du mois de juillet en raison des troubles violents qui se poursuivent à propos des réservations d'emploi dans la fonction publique. L'action et les mesures de sécurité qui en découlent ont gravement perturbé les services de commerce, de transport et de télécommunications. Des couvre-feux prolongés et/ou récurrents, ainsi que des altercations violentes constituant une menace mortelle pour les passants, sont probables jusqu'à ce que les manifestations s'apaisent.
Le Bangladesh a réalisé des progrès économiques depuis son indépendance (obtenue en 1971), notamment grâce à son dynamique et compétitif secteur manufacturier. L'environnement politique est sensible. L'antagonisme entre le gouvernement dirigé par la Ligue Awami et l'opposition (Bangladesh Nationalist Party ; BNP) a en effet été une source récurrente de tensions et de flambées de violence. La corruption et la faiblesse de l'état de droit ont également eu des répercussions négatives sur l'activité des entreprises et l'attractivité du pays (au niveau des investissements directs étrangers).
La petite délinquance et la criminalité opportuniste constituent une autre menace importante pour les voyageurs. Ces dernières années, le Bangladesh a également été confronté à une menace croissante du terrorisme islamiste, bien que des attaques importantes n'aient pas eu lieu depuis 2016. Depuis l'été 2017, l'arrivée de centaines de milliers de réfugiés rohingyas (en provenance de Birmanie) dans le sud-est du pays pèse sur le quotidien local des populations, dans la zone frontalière entre les deux pays.
Certaines régions du Bangladesh sont sujettes à de puissants tremblements de terre, aux cyclones dévastateurs. La faiblesse de la mise en œuvre des règles de sécurité et une capacité de réaction d'urgence inadéquate augmentent les risques de dommages, pour l'homme et les infrastructures.
Sécurité
Depuis le 14 juillet, de violentes manifestations ont lieu dans tout le pays, en particulier à Dhaka, pour protester contre les quotas d'emploi dans la fonction publique et le sentiment antigouvernemental. Le mouvement a fait plus de 100 morts et a entraîné de nombreuses perturbations dans les affaires, les transports et les télécommunications. Le risque de nouvelles manifestations et de perturbations connexes reste élevé. Historiquement, le pays est confronté à un niveau élevé de troubles civils. Des épisodes de troubles civils et sociaux se produisent régulièrement, notamment dans les grandes villes, avec un risque modéré à élevé de violence lorsque le personnel de sécurité intervient.
Le risque de conflit est modéré en raison de la présence de groupes de militants et de groupes rebelles locaux dans diverses régions du pays ainsi que de l'aggravation des tensions entre certains groupes indigènes et le gouvernement dans la région des Chittagong Hills Tracts (Sud-est). La crise des réfugiés Rohyingas (en provenance de Birmanie) ne constitue pas une menace de conflit majeur.
En outre, il existe une forte menace terroriste du fait d'un radicalisme islamiste croissant ainsi que de la présence de groupes terroristes et militants transnationaux. De même, le taux de criminalité étant élevé, les voyageurs étrangers peuvent être confrontés à une petite délinquance et une criminalité opportuniste, notamment dans les grandes villes.
Infrastructure
Les voyages aériens suscitent des inquiétudes en matière de sécurité.
L'état des routes et la sécurité routière sont médiocres dans tout le pays. Le trafic dans les zones urbaines est extrêmement congestionné et chaotique. Les accidents de la route causant des blessures ou des décès sont fréquents.
Les accidents de ferry sont fréquents en raison de mauvaises pratiques de sécurité ou de conditions météorologiques extrêmes. Les ports du Bangladesh sont considérés comme inefficaces.
L'accès à l'électricité est limité et les vitesses d'Internet sont lentes. Toutefois, la couverture mobile est considérée comme adéquate.
La cybercriminalité est également un problème croissant dans un contexte d'augmentation de la dépendance aux transactions financières en ligne.
Environnement
Il existe une forte probabilité de cyclones puissants d'avril à mai et d'octobre à décembre, notamment dans les communautés côtières, tandis que de fortes averses se produisent avec une fréquence élevée pendant la mousson. De même, il existe une menace crédible de tremblements de terre, notamment dans les régions du nord et du sud-est, ainsi que de tsunamis le long des côtes. Les eaux souterraines des aquifères alluviaux du Gange dans le sud et le sud-ouest du Bangladesh sont naturellement contaminées par l'arsenic ; l'exposition est susceptible d'entraîner des problèmes de santé comme le cancer et les lésions cutanées. Les mines terrestres représentent une menace considérable, en particulier dans les zones proches de la frontière avec le Myanmar.
Santé et médecine
Les maladies transmises par les moustiques constituent la principale menace sanitaire dans le pays. Des vaccins sont également exigés avant le voyage, par exemple contre la fièvre jaune. Les soins médicaux sont minimes et ne répondent pas aux normes internationales, tandis que l'accès aux médicaments est limité aux hôpitaux, aux cliniques et aux principales pharmacies situées principalement dans les centres urbains. L'eau du robinet n'est pas considérée comme potable.
Politique
Le Premier ministre Sheik Hasina, du gouvernement dirigé par la Ligue Awami (AL), a démissionné le 5 août 2024, après des semaines de violents troubles anti-gouvernementaux déclenchés par un quota d'emploi controversé dans la fonction publique. L'instabilité risque de se poursuivre malgré la formation d'un gouvernement intérimaire, et de nouvelles violences politiques sont à craindre si de nouvelles élections ont lieu. Le pays est confronté à une acrimonie politique importante entre les deux principaux partis, l'AL et le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP). Le niveau élevé de corruption et la fragilité de l'état de droit sont également préoccupants.