Burundi Rapport national
Malgré une amélioration de l’environnement sécuritaire et politique depuis son décès en 2020 et l’élection de son successeur Évariste Ndayishimiye, la situation sécuritaire globale reste instable, alors que la répression de l'opposition politique, les pénuries chroniques et les difficultés économiques demeurent des préoccupations majeures.
Les principales menaces pesant sur les voyageurs étrangers proviennent d'une activité criminelle omniprésente, des attaques liées à l'activité de groupes rebelles, en particulier dans les zones frontalières de la RD Congo, enfin, aux carences sanitaires et médicales. Le réseau routier est par ailleurs en mauvais état dans tout le pays, en particulier en dehors de Bujumbura, ce qui rend les déplacements dangereux autant que longs. Le Burundi est également sujet aux inondations pendant la saison des pluies, entre février et mai puis entre septembre et novembre, ce qui a de graves répercussions sur les infrastructures de transport dans de nombreuses régions.
Sécurité
La propension des acteurs précédemment impliqués dans la guerre civile à continuer de recourir à la violence armée pour régler les différends reste un catalyseur durable de la violence et de l'instabilité. Les niveaux de violence et de délinquance sont élevés dans tout le Burundi, en raison de la fragilité de la situation politique, des conditions socio-économiques désastreuses et de la grande disponibilité des armes. La violence politique et l'activité terroriste sont des contraintes sérieuses à surveiller, bien qu'elles ne soient pas spécifiquement dirigées contre les intérêts étrangers. Les mobilisations populaires sont intermittentes et portent sur des thématiques politiques, environnementales et socio-économiques, les rassemblements non autorisés étant souvent accueillis par une réponse musclée des forces de sécurité.
Infrastructure
L'industrie aéronautique du pays est sous-développée et la compagnie nationale est en faillite depuis 2009, mais plusieurs compagnies aériennes internationales assurent des vols vers l'aéroport international de Bujumbura (BJM).
Les déplacements routiers au Burundi sont dangereux en raison du mauvais entretien des routes et des véhicules, de l'éclairage insuffisant des rues et de l'application laxiste du code de la route.
Les ports du Burundi sont considérés comme étant dans un état relativement bon.
Bien que les infrastructures d'électricité et de communication soient adéquates à Bujumbura, l'approvisionnement en électricité et les réseaux de communication sont nettement moins fiables en dehors de la capitale et la connectivité est limitée dans certaines zones.
La menace des cyber-attaques, qui peuvent causer des dommages à l'économie et aux services publics du pays, suscite des inquiétudes croissantes.
Environnement
Le Burundi a un climat tropical d'altitude, avec des températures et des précipitations qui varient légèrement en fonction de l'altitude. Le Burundi n'est pas particulièrement exposé aux tempêtes, mais connaît des inondations occasionnelles pendant les deux saisons des pluies, de février à mai et de septembre à novembre. La partie occidentale du pays est située dans une région sismique active, bien que les tremblements de terre soient généralement d'intensité modérée et causent rarement des dégâts importants ou des victimes.
Santé et médecine
Le paludisme et le choléra sont des problèmes de santé publique importants, les ressources limitées en matière de soins empêchant souvent une réponse adéquate aux épidémies. Les installations médicales sont limitées et les normes de soins généralement peu élevées ; l'évacuation médicale vers un pays disposant d'installations médicales plus avancées sera souvent nécessaire en cas de blessure ou de maladie grave. Des vaccins sont également exigés avant le voyage, par exemple contre la fièvre jaune. Certains médicaments sur ordonnance et en vente libre peuvent être indisponibles ou en quantité limitée ; par précaution, les voyageurs doivent disposer d'une provision suffisante de tout médicament prescrit pour la durée de leur séjour. L'eau du robinet n'est pas considérée comme potable.
Politique
La propension du parti au pouvoir et des groupes de l'opposition à recourir à la violence armée dans leur lutte pour le pouvoir constitue une menace permanente pour la stabilité politique post-conflit au Burundi. Le pays a été plongé dans une crise politique à la mi-2015, suite à la décision controversée de Nkurunziza de se présenter pour un troisième mandat. Le gouvernement a remporté un référendum en 2018 permettant à Nkurunziza de se présenter une troisème fois. Le référendum a été marqué par l'intimidation, la violence et les irrégularités électorales. Malgré les réformes constitutionnelles, Nkurunziza n'a pas pris part aux élections générales initialement programmées mai 2020. Celles-ci ont été remportées par Évariste Ndayishimiye, dauphin de Nkurunziza. Alors que des spéculations subsistaient sur l'influence persistante du président sortant, Nkurunziza est décédé en juin 2020. Depuis, Ndayishimiye a lancé plusieurs réformes visant à améliorer les relations extérieures, ce qui a permis aux États-Unis et à l'UE de lever les sanctions imposées à la suite de la crise de 2015, malgré les nombreux rapports dénonçant les violations présumées des droits de l'homme sous le régime de Ndayishimiye.
La corruption est omniprésente et constitue un obstacle important pour ceux qui opèrent dans les milieux d'affaires, les pots-de-vin et la corruption étant notoirement présents à tous les niveaux du gouvernement et des forces de sécurité. Le système judiciaire n'est pas davantage à l'abri de la corruption ; la justice n'est pas considérée indépendante, tandis que l'efficacité de la police est minée par le manque de formation et de ressources ainsi que par la corruption.