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Mozambique Rapport national

Niveau de risque du pays

Haute

Le Mozambique est un pays riche en ressources naturelles qui, trois décennies après la fin d'une guerre civile, est toujours en cours de transition démocratique. La politique et le gouvernement mozambicains sont dominés depuis 1992 par le Front de libération du Mozambique (Frelimo), un parti révolutionnaire socialiste qui a vaincu les forces anticommunistes de la Résistance nationale mozambicaine (Renamo). Bien que la Renamo ait perdu une grande partie de son soutien, des fragments de ses branches militaires subsistent et elle demeure de loin la principale force d'opposition politique du Frelimo. Après une résurgence de la violence politique entre les deux partis en 2013-2019, les pourparlers de paix ont conduit à un apaisement significatif. Depuis 2019, le désarmement des factions restantes de la Renamo s'est heurté à une légère résistance, mais le risque de nouvelles tensions diminue.

Le Frelimo a largement consolidé son emprise sur la politique mozambicaine en recourant de manière répétée à la violence, à la censure et possiblement à la fraude électorale. Les partis d'opposition et la société civile ont demandé à plusieurs reprises la décentralisation du gouvernement, mais le Frelimo s'est montré très réticent à mettre en œuvre le moindre changement. L'opposition a été la plus forte dans les provinces du nord du Mozambique, majoritairement musulmanes, qui ont toujours été des foyers d'opposition au gouvernement central. Les tensions ont augmenté à la suite de la découverte de minerais rares dans la province du Cabo Delgado et de réserves de gaz liquéfié dans le canal du Mozambique à la fin des années 2000. L'arrivée de compagnies minières étrangères s'est heurtée à une certaine résistance de la part des populations locales les plus pauvres, qui sont restées largement agraires et n'ont pas semblé bénéficier des investissements étrangers.

Depuis octobre 2017, un mouvement islamiste a largement transformé ces griefs en une insurrection religieuse extrémiste. Soutenus et probablement financés par l'autoproclamé État islamique (EI), les militants se sont révélés être une réelle menace au Cabo Delgado et dans les provinces voisines de Niassa et de Nampula. La violence a atteint son paroxysme en 2021, lorsque les insurgés ont envahi la ville côtière de Palma, forçant la population locale à fuir, les étrangers à être évacués et interrompant la construction d'un projet de gaz naturel d'une valeur d'un milliard de dollars. Bien que l'arrivée de renforts militaires en provenance des pays voisins ait considérablement augmenté le niveau de sécurité, la plupart des zones rurales restent fortement menacées par les attaques. En outre, l'insurrection a provoqué une crise des réfugiés dans les provinces adjacentes, a probablement renforcé les effets de la famine et des catastrophes naturelles en empêchant une aide adéquate d'atteindre Cabo Delgado, et a compromis le développement économique de ce qui reste la province la plus pauvre du Mozambique.

La lenteur relative du développement du Mozambique est en partie imputable aux niveaux élevés de corruption et à la faiblesse de l'État de droit. Bien que des améliorations aient été apportées grâce à la pression soutenue exercée par d'importants pays donateurs, des inquiétudes subsistent quant à l'ouverture et aux processus politiques au Mozambique, le Frelimo tentant de conserver le contrôle total de l'État face à la pression croissante des groupes d'opposition.

Les principales menaces pour les ressortissants étrangers proviennent des taux élevés d'activité criminelle, des troubles sporadiques liés aux griefs socio-économiques et des épidémies. La plupart des infrastructures du Mozambique sont peu développées par rapport à celles des pays occidentaux, en particulier en ce qui concerne le réseau routier secondaire et les installations médicales.

Restrictions COVID-19

Bien que les autorités aient annoncé la levée des restrictions de voyage liées à la COVID-19 en Avril 2023, des delais d'application des nouvelles mesures signifie que l'entrée de voyageurs internationaux reste soumise à des restrictions sanitaires. Les voyageurs vaccinés arrivant par voie aérienne doivent présenter une preuve électroniquement vérifiable d'un schéma vaccinal complet réalisé au moins 14 jours avant l'arrivée. Les personnes non vaccinées arrivant au Mozambique doivent présenter un test PCR COVID-19 négatif, effectué au plus tard 72 heures avant leur départ. Les enfants de moins de 11 ans en sont exemptés. Pour les voyageurs arrivant au Mozambique par les frontières terrestres, un résultat négatif reste valable pendant sept jours, ce qui permet des entrées multiples ou des retours de courte durée. Les passagers dont le test est positif ou qui ne parviennent pas à fournir un résultat négatif doivent se soumettre à une quarantaine de sept jours.

Dernière mise à jour : septembre 27, 2023

Sécurité

Le Mozambique est considéré comme un pays à haut risque en raison de la prévalence du crime en bande organisée, de la possibilité d'un conflit armé et d'une insurrection terroriste en cours dans ses provinces du nord. Les principales zones à risque comprennent les provinces du nord du Mozambique, les frontières méridionales avec l'Afrique du Sud et l'Eswatini, ainsi que la plupart des zones urbaines.

Les activités criminelles mineures comme violentes sont courantes au Mozambique, les ressortissants étrangers étant suceptibles en raison de leur présumée richesse. La plupart des délits restent non violents et opportunistes, tels que les vols à la tire, les vols de sacs à l'arrachée et les petits larcins. Toutefois, les criminels sont parfois armés de couteaux ou d'armes à feu et n'hésitent pas à recourir à la violence en cas d'opposition ou de résistance. Il est fréquent que les criminels attirent leurs victimes avec des distractions avant de les dévaliser. Le risque de criminalité augmente considérablement la nuit, pendant les périodes de vacances.

Les statistiques sur les enlèvements au Mozambique ne sont pas fiables, mais on estime que le nombre d'enlèvements a considérablement augmenté ces dernières années. Des syndicats criminels transnationaux opérant le long de la frontière sud-africaine seraient responsables d'environ un enlèvement par mois, alimentant une industrie criminelle de plusieurs millions de dollars. Les victimes sont généralement des propriétaires de petites entreprises, souvent d'origine asiatique, mais les rapts représentent une menace crédible pour les étrangers en raison de leur présumée richesse et de leur capacité à payer une rançon.

Les troubles sociaux sont également relativement fréquents dans les centres urbains du Mozambique, souvent en raison des problèmes socio-économiques et politiques. Les tensions sont particulièrement vives à l'occasion de dates importantes, de fêtes nationales et d'élections. Les forces mozambicaines sont souvent coupables de la mauvaise gestion des foules, en partie due à des ressources limitées et l'inefficacité générale de la police. En conséquence, lorsqu'elles sont confrontées à des manifestations, les forces de sécurité ont souvent recours à des tactiques de dispersion agressives.

Bien que l'activité des rebelles de la Renamo ait considérablement diminué depuis le cessez-le-feu de 2016, et malgré les pourparlers de paix en cours avec le Frelimo, des violences sporadiques de faible intensité continuent d'être signalées dans certaines zones des provinces du nord et du centre du Mozambique. Toutefois, les attaques menées par les combattants de la Renamo opposés au processus de paix représentent une menace nettement moins importante que les violences survenues lors de la dernière recrudescence des combats entre 2013 et 2016 - principalement des attaques de bandits contre des véhicules circulant sur des autoroutes dans des zones reculées. Le processus de paix reste relativement fragile, et les dirigeants de la Renamo travaillent actuellement à la démobilisation et la réintégration de leurs forces dans celles du Frelimo.

Les autorités continuent de lutter contre le groupe terroriste Ahlu Sunnah Wa-Jamo (ASWJ) dans la province du Cabo Delgado. L'ASWJ a prêté allégeance à l'État islamique (EI), qui aurait fourni des armes, des fonds et une formation aux militants. Les attaques ont atteint un pic en 2021, avec notamment l'invasion de la ville côtière de Palma, avant qu'elle ne s'étende aux provinces voisines de Nampula et Niassa, et vise des complexes militaires, industriels et civils. Les forces armées de la SADC et du Rwanda ont depuis contribué à stabiliser la province, en sécurisant des infrastructures et routes importantes, et en permettant aux entreprises étrangères de reprendre leurs activités de forage exploratoire et d'exploitation minière. Des cellules terroristes restent actives dans les zones rurales et les forêts en particulier, prenant parfois pour cible des villages locaux et menaçant des activités industrielles.

Dernière mise à jour : septembre 27, 2023

Infrastructure

Le niveau de sécurité du secteur de l'aviation au Mozambique s'est améliorée ces dernières années, et les compagnies aériennes nationales ont récemment été retirées des listes noires internationales. Toutefois, les installations de nombreux aéroports sont rudimentaires et la sécurité de certains vols domestiques peut être inférieure aux normes internationales.

Les conditions de conduite sont dangereuses dans le pays en raison de la mauvaise qualité du réseau routier, notamment dans les zones rurales, et du respect limité des règles de sécurité.

Les ports sont considérés comme efficaces.

Le développement reste fortement concentré dans les grandes villes et les centres provinciaux et de nombreuses communautés rurales restent isolées. L'infrastructure de télécommunications du pays reste également sous-développée et l'accès à Internet est entravé par des coûts élevés et des vitesses lentes.

La menace des cyber-attaques, qui peuvent porter atteinte à l'économie et aux services publics du pays, suscite de plus en plus d'inquiétudes.

Dernière mise à jour : septembre 27, 2023

Environnement

Le Mozambique connait un climat tropical avec une saison des pluies s'étirant de novembre à avril, bien que de grandes zones du sud soient arides. Des inondations à grande échelle se produisent chaque année pendant la saison des pluies, perturbant ainsi les déplacements par voie terrestre. Le Mozambique est également sujet à de graves périodes de sécheresses susceptibles de donner lieu à d'importantes crises alimentaires dans les zones rurales.

Les risques liés à la présence de munitions non explosées et de mines antipersonnel sont devenus moins dangereux ces dernières années grâce aux efforts de déminage menés par les ONG. Le pays est également situé dans une région sismique active et connaît des tremblements de terre périodiques, généralement d'intensité faible à modérée.

Dernière mise à jour : mars 15, 2022

Santé et médecine

Le paludisme est endémique au Mozambique et une prophylaxie est recommandée pour tous les voyageurs. La maladie africaine du sommeil, la dengue, la fièvre transmise par les tiques et la fièvre de la vallée du Rift sont également présentes, tandis que les épidémies de choléra sont relativement fréquentes. Les installations médicales sont en nombre extrêmement limité dans le pays, mais des soins médicaux de base sont disponibles à Maputo et dans la plupart des capitales provinciales. Les évacuations médicales vers l'Afrique du Sud sont généralement nécessaires pour toutes les procédures majeures ou les traitements prolongés et peuvent être extrêmement coûteuses. Bien qu'il y ait de nombreuses pharmacies à Maputo et dans d'autres centres urbains, certains produits pharmaceutiques délivrés sur ordonnance ne sont pas disponibles en grande quantité, en particulier dans les zones rurales. La qualité des médicaments n'est pas garantie car ils sont souvent mal stockés, en faible quantité ou contrefaits. L'eau du robinet n'est pas considérée comme propre à la consommation.

Dernière mise à jour : novembre 1, 2024

Politique

Malgré la rivalité intense et souvent violente entre le Frelimo et la Renamo, le Mozambique est resté relativement stable grâce à la transition démocratique en cours. le Frelimo continue de dominer la sphère politique nationale, le pouvoir étant fortement concentré à Maputo. Cependant, le parti au pouvoir a progressivement perdu son soutien au profit de la Renamo et du Mouvement démocratique du Mozambique (MDM), deux partis d'opposition. Le parti au pouvoir a remporté une victoire écrasante aux dernières élections générales, en obtenant une majorité des deux tiers au parlement et en contrôlant les dix administrations provinciales. Toutefois, de nombreuses allégations de fraude et d'irrégularités électorales ont soulevé la question de savoir si le Frelimo était prêt à céder le pouvoir pour la première fois depuis l'indépendance.

Malgré quelques améliorations dues à la pression exercée par d'importants pays donateurs et partenaires internationaux, la corruption reste un problème grave au Mozambique, touchant à la fois le secteur public et le secteur privé. L'état de droit a également été historiquement faible dans le pays, les problèmes de corruption s'étendant au système judiciaire. Cependant, la situation s'améliorerait.

Dernière mise à jour : septembre 27, 2023
Niveau de risque
Extreme Haute Moderate Faible Negligible