Pakistan Rapport national

Le Pakistan est un pays ethniquement et linguistiquement diversifié. Sa transition vers la démocratie s'est déroulée jusqu'à présent, bien que l'armée ait conservé un important pouvoir de décision informel. Au cours de la dernière décennie, le pays a également réussi à stimuler la croissance du secteur des services, en plus des bases économiques traditionnelles que sont l'agriculture et l'industrie manufacturière (y compris le textile). Cependant, le pays continue de se débattre avec des crises économiques périodiques et a demandé de l'aide au Fonds monétaire international au moins 23 fois.

Au Pakistan, les risques liés aux déplacements sont divers, à commencer par le terrorisme ou les conséquences diverses des épisodes de tension avec l'Inde, au Cachemire ou ailleurs. Les activités criminelles sont un problème notoire dans certaines villes, à l'instar de Karachi, longtemps considérée comme la 'capitale du crime ' en Asie. Les infrastructures en dehors des zones urbaines sont généralement carentielles. La corruption est omniprésente, l'état de droit faible.

Les troubles civils restent une préoccupation à moyen terme au Pakistan, dans un contexte de crise économique et d'incertitude politique. Les protestations violentes se sont intensifiées à la suite de la détention du chef de l'opposition et ancien premier ministre Imran Khan le 9 mai, ce qui a incité de nombreux pays à recommander d'éviter les manifestations. D'autres rassemblements et affrontements sont probables à court terme et jusqu'aux élections générales qui auront lieu en octobre ou après.

Les accrochages avec l'Inde sont fréquents le long de certaines zones frontalières, et les relations avec l'Afghanistan sont également tendues. La criminalité varie considérablement en fonction des situations, certaines agglomérations comme Karachi connaissant des taux de criminalité beaucoup plus élevés alors que d'autres, souvent rurales, connaissent des niveaux beaucoup plus faibles. Par ailleurs, le pays a une culture extrêmement forte de protestation populaire et politique, menant parfois à des incidents violents.

Les compagnies aériennes internationales sont considérées comme sûres pour les voyages à destination et en provenance du Pakistan. Les aéroports eux-mêmes ont subi des attaques terroristes mais ont depuis amélioré leur sécurité. Le Pakistan serait à la fois auteur et victime de cyberattaques ; ses défenses sont probablement réduites. L'état des routes en milieu urbain est acceptable mais chaotique ; les principaux axes sont généralement adaptés, mais les routes rurales peuvent s'avérer traîtresses. Les services de base tels que l'eau, l'électricité et l'approvisionnement en carburant sont assez fiables dans les zones urbaines. Cependant, les pannes d'électricité sont fréquentes, y compris à Karachi, premier centre urbain et capitale économique du pays. Les zones rurales, selon la distance les séparant des grandes villes, peuvent être complètement coupées du réseau.

Le climat du Pakistan varie énormément en raison de la diversité de sa géographie. La pollution, tant de l'eau que de l'air, est un problème majeur, imputable à la mauvaise application des lois sur l'environnement et la propriété. Les tremblements de terre sont fréquents et sont occasionnellement destructeurs. La saison des moussons provoque des inondations dans les bassins fluviaux. On retrouve également ces inondations dans les régions côtières durant la saison des cyclones (avril-décembre). Les chutes de neige et les glissements de terrain sont quant à eux fréquents dans les régions montagneuses.

Le Pakistan est confronté à plusieurs maladies et menaces sanitaires, notamment la dengue et le paludisme. Des vaccins sont également exigés avant le voyage, par exemple contre la fièvre jaune. Dans les grandes villes, on trouve des établissements médicaux privés de qualité décente, mais les soins de santé font défaut dans les zones rurales. L'accès aux services de santé mentale est limité. L'eau du robinet n'est pas considérée comme potable, sauf indication contraire.

Malgré de multiples promesses politiques de lutte contre la corruption, celle-ci reste très importante au Pakistan. L'Etat de droit est extrêmement faible, bien que la pérennité de la dernière transition démocratique (en 2018) offre un certain espoir à ce propos. Par ailleurs, le pays fait face à un risque modéré de sanctions unilatérales, durables et ciblées.