Syrie Rapport national
La Syrie est actuellement plongée dans une guerre civile qui a débuté en 2012 et qui a créé un environnement sécuritaire dangereux et imprévisible. Il est fort possible que le gouvernement et les groupes rebelles utilisent sans discernement des armes légères, des frappes aériennes, de l'artillerie, des chars et des armes chimiques contre les combattants et les populations civiles. L'Iran, la Russie et le Hezbollah libanais ont soutenu le président Bachar el-Assad en lui apportant un appui militaire direct, ce qui a permis au régime de reconquérir la plupart des territoires perdus au profit des factions rebelles en 2014/2015. Toutefois, les conflits régionaux entre le gouvernement et les insurgés se sont poursuivis. L'opposition a également attiré, à des degrés divers, le soutien de bailleurs de fonds internationaux, notamment l'Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar, qui ont également participé à l'évolution de la situation militaire. Des affrontements armés ont lieu quotidiennement dans les régions du nord et du sud-ouest de la Syrie, notamment à Dar'aa, Idlib et Sweida, et peuvent faire un grand nombre de morts et de blessés. La menace terroriste est extrême dans la plupart des grands centres urbains. Les méthodes d'attaque comprennent les fusillades, les attentats à la bombe, les attentats suicides et les véhicules piégés. Les taux de criminalité sont également élevés en raison du conflit en cours. Les vols, les vols à main armée, les détournements de voitures et les cambriolages ont augmenté à mesure que les forces de sécurité sont redéployées pour combattre les insurgés. Les enlèvements constituent une menace sérieuse ; ils peuvent être motivés par un gain financier ou politique et sont le fait d'organisations criminelles et de groupes terroristes. Les manifestations sont réprimées par les forces de sécurité, ce qui a alimenté le sentiment anti-gouvernemental parmi les populations ciblées. Le système de santé s'est considérablement détérioré, de nombreux hôpitaux ne fonctionnant plus et des pénuries de fournitures médicales de base ayant été signalées. Les infrastructures nationales sont généralement mal entretenues et inférieures aux normes occidentales. Le pays est exposé au risque de tremblement de terre car il est situé dans une zone d'activité sismique.
Sécurité
La situation politique en Syrie reste instable malgré les importants gains territoriaux réalisés par les forces gouvernementales en 2017 et 2018. Le conflit se poursuit dans le sud-ouest et le nord du pays où les combats ont eu un effet débilitant sur la sécurité. De nombreuses zones urbaines sous contrôle gouvernemental ou couvertes par des accords de cessez-le-feu sont très instables en raison des tensions résiduelles et de la destruction des infrastructures locales. L'utilisation aveugle d'armes légères, de frappes aériennes, d'artillerie, de chars et d'armes chimiques peut entraîner la mort de civils. Les attaques terroristes et les enlèvements par des groupes extrémistes sont fréquents. De même, les rapports sur les vols, les vols à main armée, les détournements de voitures et les cambriolages sont fréquents. Les protestations dans les zones gouvernementales portent probablement sur des augmentations de prix ou des salaires impayés. D'un autre côté, les protestations sur le comportement des milices et l'implication étrangère sont probables dans les zones du nord contrôlées par les rebelles. Les Occidentaux kidnappés par des groupes extrémistes courent un risque important d'être exécutés à des fins de propagande. Le risque de détention est également élevé.
Le conflit entre Israël et le Hamas a entraîné une augmentation des tensions géopolitiques dans la région. Il est peu probable que le conflit en Israël ait un impact direct sur la Syrie. Toutefois, les groupes mandataires soutenus par l'Iran dans le pays ont considérablement intensifié leurs attaques contre les intérêts militaires américains dans le pays. Il est presque certain que ces attaques se poursuivront pendant toute la durée du conflit entre Israël et le Hamas. Les attaques occasionnelles de projectiles en provenance de la Syrie et visant le plateau du Golan se poursuivront également, provoquant des contre-attaques israéliennes qui pourraient également viser les aéroports internationaux de Damas et d'Alep.
Infrastructure
De nombreux aéroports syriens restent fermés au trafic civil en raison de dommages structurels ou de saisies militaires. Certaines compagnies aériennes commerciales ont cessé de desservir la Syrie, et un certain nombre de zones d'exclusion aérienne sont toujours en place dans plusieurs régions en raison du risque posé par les militants pouvant utiliser des canons antiaériens ou des systèmes portatifs de défense aérienne (MANPADS).
La conduite en Syrie peut être dangereuse et requiert une grande prudence. Les routes et les postes-frontières peuvent être bloqués sans avertissement.
Le port de Lattaquié est inutilisable en raison du conflit en cours.
Plus de dix ans de conflit ont gravement compromis l'accès aux services essentiels en Syrie, y compris l'accès à l'eau potable.
Des tremblements de terre ont touché de larges pans de l'infrastructure du nord de la Syrie au début de l'année 2023.
La Syrie fait l'objet de plusieurs cyberattaques.
Environnement
La Syrie connaît principalement un climat aride avec des étés chauds et des hivers doux. Des conditions légèrement plus tempérées prévalent le long de la côte méditerranéenne et dans les montagnes occidentales. Les températures peuvent atteindre des extrêmes inconfortables pendant les mois d'été (juin-septembre), tandis que les précipitations sont également rares dans les régions intérieures.
La Syrie est située dans une zone sismique active et a connu plusieurs tremblements de terre importants dans le passé. Des tempêtes de poussière et de sable se produisent dans les régions du sud-est et peuvent gêner sérieusement la visibilité. Les mines terrestres sont très répandues le long des frontières de la Syrie, en particulier près des frontières avec la Turquie, le Liban, l'Irak, la Jordanie et sur le plateau du Golan, qui borde Israël. Les munitions non explosées (UXO) constituent une menace sérieuse.
Santé et médecine
Le conflit en cours continue de dégrader le système de santé syrien. Plusieurs hôpitaux ne sont plus fonctionnels et la pénurie de professionnels de la santé se poursuit. Le passage des médicaments et des fournitures médicales vers les zones anti-gouvernementales peut être bloqué ou volé. Des épidémies de maladies infectieuses se déclarent régulièrement dans tout le pays.
Politique
Le président syrien Bachar al-Assad a désormais récupéré la majeure partie du territoire que le gouvernement avait perdu aux mains des groupes rebelles entre 2012 et 2015. Avec le soutien de la Russie, des milices chiites et de la force iranienne Quds, les forces du régime ont mené une vaste campagne militaire pour reprendre les principales villes de Syrie. Après les succès militaires à Alep, Homs, Ghouta orientale et Dar'aa, Assad est maintenant en position de force sur le plan intérieur, et les appels internationaux au changement de régime, qui étaient courants en 2015, se sont tus depuis. Au cours des prochains mois, les zones sous contrôle gouvernemental devraient se stabiliser à mesure que les institutions régionales seront reconstruites et que le commerce international reprendra. De nouvelles actions militaires pour reprendre Idlib dans le nord du pays sont également probables. Des groupes d'opposition continueront d'exister en Syrie et leur statut au sein d'un État d'après-guerre reste à déterminer. Cependant, Assad est très peu incité à faire des concessions significatives aux organisations rivales et une nouvelle répression politique est probable.