Turkménistan Rapport national

La République du Turkménistan est un pays à risque modéré, caractérisé par l'étendue de son territoire dans le désert du Karakum et par sa faible population. Situé au carrefour du continent et disposant d'un accès occidental à la vaste mer Caspienne, le Turkménistan a longtemps été un centre de commerce à longue distance entre le monde islamique, l'Europe et l'Asie orientale. Ancienne république constitutive de l'Union soviétique, le pays abrite une économie en développement alimentée par l'exploitation de ses vastes réserves de gaz naturel.

Le Turkménistan est gouverné par l'un des régimes politiques les plus répressifs du monde, mais il est considéré comme politiquement stable. Les taux de chômage et de pauvreté sont généralement très élevés, en particulier dans les zones rurales, bien que les troubles soient rares en raison du contrôle étroit du gouvernement. Le Turkménistan n'a pas d'antécédents récents de violence interne et d'activités terroristes ; toutefois, l'existence de groupes terroristes régionaux, dont Al-Qaïda, constitue une menace potentielle pour les voyageurs. La petite criminalité est une préoccupation courante des voyageurs internationaux au Turkménistan, et le trafic de drogue par des syndicats transnationaux est un problème sérieux dans les zones frontalières.

La mauvaise infrastructure et les habitudes de conduite erratiques entravent les déplacements terrestres au Turkménistan. Il existe également un certain nombre de zones et de territoires à accès restreint qui ne peuvent être visités qu'avec une autorisation spéciale du gouvernement, tandis que tout voyage en dehors d'Achgabat nécessite généralement un visa distinct avec une dispense spéciale. La plupart des compagnies aériennes locales ne répondent pas aux normes de sécurité internationales et les soins médicaux sont extrêmement limités en dehors d'Achgabat.

Le Turkménistan est caractérisé par un niveau élevé de contrôle de l'État, ce qui limite les risques liés à la criminalité, aux troubles et aux conflits internes. Néanmoins, des vols et l'action de "pickpocket" sont couramment signalés, dans tout le pays, en particulier sur les marchés et dans les trains. La criminalité est plus élevée la nuit ; des bandits opèrent dans les zones rurales du sud-est. La frontière entre le Turkménistan et l'Afghanistan est le théâtre d'affrontements occasionnels violents entre des terroristes/groupes criminels et les forces de l'ordre. Le Turkménistan est confronté à un risque (très) limité de conflit inter-étatique.

Les voyages aériens intérieurs suscitent des inquiétudes car il n'est pas certain que les procédures de maintenance soient toujours correctement respectées.

L'état des routes et les normes de conduite sont médiocres. Les routes peuvent être particulièrement dangereuses au printemps et en hiver, lorsque des avalanches et des glissements de terrain se produisent.

Les ports sont considérés comme efficaces.

L'accès à Internet au Turkménistan est parmi les plus chers au monde, et l'accès au haut débit est limité. Des coupures de courant sont fréquemment signalées dans les zones rurales.

Les cyberattaques sont rares en raison de l'accès limité de l'ensemble de la population à l'internet.

Le Turkménistan connaît des fluctuations de température extrêmes. Près de 80 % du pays est occupé par le désert de Kara-Kum (qui signifie "Sables noirs"). Les tempêtes de poussière peuvent constituer un risque pour la santé et gêner la visibilité. Les fortes pluies peuvent quant à elles déclencher des inondations et des glissements de terrain au printemps comme en été. Il est à noter que le pays est situé sur une zone sismique active.

Les établissements médicaux sont limités en nombre comme en qualité, les réserves de médicaments et d'équipements étant souvent insuffisants. Les traitements peuvent être peu fiables voire dangereux en raison d'un personnel souvent insuffisamment formé. Les médecins et les hôpitaux exigent souvent un paiement en espèces avant de fournir des services, y compris pour les soins d'urgence. La typhoïde et l'hépatite A demeurent des problèmes graves.

Le Turkménistan est une république présidentielle unitaire et multipartite. Le président est à la fois chef de l'État et chef du gouvernement. Techniquement, le président et le cabinet des ministres forment le gouvernement et exercent le pouvoir exécutif, tandis que l'assemblée exerce le pouvoir législatif ; toutefois, dans la pratique, la famille du président contrôle massivement les pouvoirs exécutif et législatif. L'actuel président Serdar Berdimuhamedov a nommé son père, l'ancien président Gurbanguly Berdimuhamedov, président de l'autorité constitutionnelle suprême et "leader national", ce qui lui confère le pouvoir d'annuler la plupart des lois. Des élections présidentielles et parlementaires ont lieu tous les cinq ans, mais leurs résultats ne servent qu'à entériner la domination de la famille Berdimuhamedov. Les Berdimuhamedov dirigent le pays depuis 2006, tandis que le Parti démocratique du Turkménistan est le parti dominant depuis 1991. Le pouvoir judiciaire est théoriquement indépendant de l'exécutif et du législatif, mais il est largement considéré comme corrompu et sous le contrôle du président et de sa famille.

Les coalitions composées d'un échantillon représentatif de partis politiques ne sont pas nécessaires pour former le gouvernement. Les chutes de gouvernement sont rares. Les institutions de l'État sont peu fiables et inefficaces.