Swaziland Rapport national
Petit pays enclavé entre l'Afrique du Sud et le Mozambique, l'Eswatini est l'une des dernières monarchies absolues au monde. Le 19 avril 2018, le roi Mswati III a annoncé que le Swaziland changeait officiellement de nom pour devenir l'Eswatini.
Le royaume a bénéficié d'une certaine stabilité - en comparaison avec d'autres pays d'Afrique subsaharienne - et est devenu une destination touristique prisée (920 000 touristes étrangers en 2017). Toutefois, le développement économique est loin d'être égalitaire et la pauvreté reste très répandue : plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le pays recherche activement des investissements étrangers, mais la corruption reste un obstacle majeur. En outre, de nombreuses entreprises opérant au Eswatini font état de fréquentes demandes de pots-de-vin ou de positions lucratives pour les membres de la famille royale et d'autres élites politiques.
La principale menace pesant sur les voyageurs étrangers provient des activités criminelles même si les niveaux de criminalité restent relativement faibles par rapport aux normes régionales. Toutefois, les vols et les braquages, les incidents violents, les carjackings sont plus nombreux ces dernières années. Au niveau politique, l'Eswatini est généralement stable. Des manifestations et des grèves relatives aux enjeux socio-économiques et aux revendications politiques ont lieu occasionnellement dans les centres urbains. Les infrastructures d'électricité, de télécommunications et de services publics sont généralement limitées en dehors des villes. Les opérations commerciales peuvent donc être difficiles dans ces zones rurales.
Le VIH/sida est un problème de santé publique majeur et constitue l'un des défis critiques pour son développement économique à long terme. Le pays a le taux de prévalence du VIH le plus élevé au monde, plus d'un quart de la population adulte vivant avec la maladie. En plus du VIH, le pays souffre d'une forte prévalence de la tuberculose. Ces deux maladies contribuent à une grave crise de santé publique à laquelle le gouvernement a longtemps eu des difficultés à s'attaquer.
Sécurité
Le principal risque pour les voyageurs étrangers au Eswatini provient des activités criminelles. Les niveaux de criminalité sont faibles par rapport aux normes régionales, mais des vols et des braquages, ainsi que des incidents violents et des vols de voiture sont déplorés. L'activité criminelle aurait augmenté ces dernières années. La criminalité est particulièrement préoccupante dans le centre-ville de Mbabane et de Manzini, où la menace des vols augmente considérablement la nuit. Dans les zones plus rurales, des carjackings et des actes de banditisme sur les autoroutes surviennent occasionnellement, en particulier sur les routes d'Afrique du Sud et du Mozambique menant au pays.
De manière générale, l'Eswatini est un petit pays stable, mais des manifestations et des grèves sont occasionnellement organisées dans les centres urbains. Les manifestations restent généralement pacifiques mais certaines, en particulier celles critiquant la monarchie, ont par le passé été dispersées de manière agressive par les forces de sécurité (utilisation de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc).
La rhétorique de la menace terroriste est parfois utilisée en référence aux groupes d'opposition politique. Les voyageurs étrangers séjournant au Eswatini ne sont généralement pas particulièrement confrontés à un véritable péril terroriste.
Infrastructure
Le réseau routier demeure largement sous-développé, en particulier en zones rurales. Les déplacements par la route sont rendus dangereux par le mauvais entretien des axes, l'éclairage insuffisant et les mauvaises normes de conduite locales. Le pays a une mortalité routière relativement élevée. De nombreux accidents sont attribués aux excès de vitesse ou aux collisions avec des animaux. Les compagnies aériennes nationales ne figurent plus sur la liste noire de l'Union européenne. Les infrastructures d'électricité et de communication sont a priori adéquates à Mbabane et Manzini, mais sont limitées dans les régions éloignées.
Environnement
Le climat varie en fonction de l'altitude, les hautes terres de l'ouest du pays étant plus tempérées que les basses terres. Le pays connaît généralement une saison estivale chaude et humide (de novembre à avril) et un hiver plus frais et plus sec (de mai à octobre). Les inondations sont rares, mais les pluies saisonnières (de novembre à avril) peuvent être importantes et entraver les déplacements. Pendant la saison sèche, les températures plus élevées peuvent également provoquer des incendies dans certaines régions.
Santé et médecine
Le VIH/sida est un problème de santé publique majeur au Eswatini. Le pays a le taux de prévalence du VIH le plus élevé au monde, plus d'un quart de la population vivant avec la maladie. Des vaccins sont également exigés avant le voyage, par exemple contre la fièvre jaune. En outre, les installations médicales étant limitées dans le pays, les blessés graves ou les urgences nécessitent une évacuation vers l'Afrique du Sud. Le système de santé souffre également d'un approvisionnement insuffisant en produits pharmaceutiques, même de base, et il peut être extrêmement difficile de se procurer des médicaments sur ordonnance plus spécialisés. L'eau du robinet n'est pas considérée comme potable.
Politique
La stabilité de la monarchie n'est pas menacée dans l'immédiat, mais le mécontentement populaire s'est accru. Cela est dû à la détérioration des conditions économiques, du style de vie somptueux du roi et des demandes croissantes de liberté politique. La corruption est omniprésente et reste un obstacle important pour les investissements étrangers. Le système judiciaire est également sujet à l'ingérence politique et l'efficacité de la police est entravée par le manque de ressources et la corruption.