Préparé par Jonathon Keymer et Sumedha Senanayake
Dans l’environnement actuel influencé par les medias sociaux, d’importants volumes d’informations sur toutes sortes d’incidents survenant dans le monde sont instantanément disponibles. Les canaux comme Twitter, Facebook ou Telegram permettent à chacun de devenir témoin ou journaliste d’un simple clic.
Pour les sociétés de sécurité et gestion du risque chargées de recueillir les informations sur les situations de crise pour le compte de clients dispersés géographiquement, ces informations dites « en source libre » peuvent être une bénédiction – à condition d’être vérifiées de manière experte pour s’assurer qu’elles sont exactes, à jour, et utiles.
« Nous puisons dans les informations en source libre pour informer nos clients sur les événements susceptibles d’affecter leurs employés, leurs voyageurs et leurs actifs », explique Sumedha Senanayake, directeur du service d’analyse et d’information de Crisis24 basé aux États-Unis.
Le ‘’problème’’ des informations en source libre est leur vérification : comment savoir si elles sont exactes ? Elles ne sont généralement soumises à aucun frein ni contrepoids, et personne n’est en charge de les superviser. Pour ces raisons, leur utilité n’a d’égale que celle du processus analytique qui les filtre.
« Les médias sociaux sont comme le feu : incroyablement utiles, mais tout autant capables de détruire votre maison si vous ne faites pas attention », illustre Jonathon Keymer, directeur du service d’analyse et d’information de Crisis24 basé au Royaume-Uni.
Face à de telles quantités d’informations, les entreprises doivent être en mesure d’exercer un filtrage pour ne retenir que celles s’avérant après vérification exactes et pertinentes. Les sociétés de gestion du risque disposent généralement de l’expertise pour vérifier efficacement les informations et accompagner leurs clients dans l’atténuation de tout risque potentiel.
« Nous tendons à favoriser les sources libres neutres et fiables par le passé. En même temps, avec l’émergence du journalisme citoyen dans les médias sociaux, nous recherchons constamment de nouvelles sources pour aider nos clients à protéger leurs actifs, à prendre des décisions informées, et à rester résilients lors des crises », indique Sumedha Senanayake.
La maîtrise du « feu » des médias sociaux implique non seulement de séparer les faits exacts et inexacts, mais également de distinguer la mésinformation, faussée par méconnaissance ou par confusion, de la désinformation, intentionnellement trompeuse.
Cependant, même la désinformation peut fournir des données et connaissances utiles. Selon Jonathon Keymer, « en identifiant le biais ou la motivation derrière la désinformation, il est possible d’en tirer des conclusions importantes pour les clients. »
En complément du filtrage précis du flux de données dans l’ensemble des canaux, les avancées de l’intelligence artificielle (IA) permettent désormais de bâtir des analyses encore plus justes et pertinentes des informations. Les outils d’IA peuvent analyser des sources multiples et convergentes et ainsi renforcer les informations tirées des sources libres et indépendantes. L’IA peut également aider à évaluer la fiabilité des sources, du fait qu’elle accélère le processus de recherche de multiples sources fiables, les analyses et conseils peuvent être livrés aux clients plus rapidement.
La capacité des entreprises à prendre rapidement des décisions informées est essentielle pour éviter, atténuer et contrer leurs risques potentiels. En tirant parti de la puissance des informations en source libre, elles peuvent éviter le double obstacle de la mésinformation et de la désinformation, et obtenir des renseignements exacts et fiables en temps opportun.