Plusieurs pays ont suspendu le vaccin d'Oxford-AstraZeneca contre la COVID-19
Plus d'une douzaine de pays dans le monde ont suspendu la distribution du vaccin d'Oxford-AstraZeneca contre la COVID-19 après que des caillots sanguins ou une numération plaquettaire basse aient été observés chez des personnes vaccinées, de façon extrêmement rare mais potentiellement dangereuse. Ces pays, pour la plupart européens, ont réagi par un souci de précaution extrême qui pourrait nuire aux efforts d'endiguement du coronavirus. Resitués dans leur contexte, ces troubles hémorragiques rares ne surviennent pas plus qu'ils ne le feraient dans la population générale. Il n'existe actuellement aucun lien démontré entre le vaccin et les cas rapportés.
L'OMS a fait une déclaration le 17 mars où elle a indiqué que les avantages du vaccin d'Oxford-AstraZeneca l'emportent actuellement sur ses risques, puisque le risque d'infection grave à la COVID-19 est plus élevé que celui de développer un caillot sanguin ou un trouble hémorragique à cause du vaccin. L'Agence européenne pour l'évaluation des médicaments (EMEA) a examiné les dernières données sur la sécurité du vaccin d'Oxford-AstraZeneca ; son comité d'experts a annoncé ses conclusions le 18 mars, confirmant que le vaccin n'est pas associé à un risque accru de troubles hémorragiques comme ceux qui ont été rapportés. En conséquence, l'Espagne, la France, l'Italie, l'Allemagne et les Pays-bas vont reprendre la distribution du vaccin d'Oxford-AstraZeneca. D'autres pays pourraient bientôt leur emboîter le pas.
Actions des gouvernements
À la date du 19 mars, les pays suivants ont décidé de suspendre l'utilisation du vaccin d'Oxford-AstraZeneca : Autriche, Bulgarie, Chypre, Danemark, Islande, Irlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Portugal, Slovénie, Suède, Venezuela, République démocratique du Congo, Indonésie, et Thaïlande. Au moins trois pays – l'Autriche, l'Estonie et la Lituanie – ont stoppé la distribution d'un lot spécifique du vaccin, soit celui avec lequel ont été vaccinés les individus qui ont souffert de troubles hémorragiques ainsi qu'au moins une personne décédée. Selon l'EMEA, le lot comprenait 1 million de doses distribuées dans 17 pays.
D'autres pays ont choisi de continuer à distribuer le vaccin d'Oxford-AstraZeneca après que des effets secondaires potentiels aient été rapportés. Aux États-Unis, le vaccin d'Oxford-AstraZeneca est soumis à des essais cliniques de phase 3 et n'a pas encore été distribué au grand-public.
Implications de la suspension
Les invidus qui ont reçu le vaccin d'Oxford-AstraZeneca ne devraient pas s'inquiéter : il est important de se rappeler que les effets secondaires observés sont très rares. Cependant, pour plus de sûreté, restez attentifs aux symptômes potentiels tels que des contusions inexpliquées, un saignement facile, de forts maux de tête, des douleurs soudaines à la poitrine, et des difficultés respiratoires.
Développements à surveiller
Malgré les conclusions du comité d'experts de l'EMEA annoncées le 18 mars, d'autres pays pourraient continuer de suspendre la distribution du vaccin d'Oxford-AstraZeneca par prudence. Cependant, de telles mesures vont freiner l'endiguement du coronavirus, ce qui présentera un obstacle important au moment où l'Europe entre dans une troisième vague de COVID-19. Les gouvernements pourraient tenter d'acheter des doses d'autres vaccins déjà en marché (Pfizer, Moderna ou autres), ce qui ajoutera encore une pression financière sur ces pays et sur leurs systèmes de santé. Dans bien des cas, ceux-ci font déjà face à de graves difficultés en raison de la pandémie.
Auteur(e)(s)
Courtney Kansler
Gestionnaire de renseignements
Courtney Kansler est une gestionnaire de renseignements basée aux États-Unis, chargée de fournir une expertise en matière de maladies infectieuses et d'émettre des alertes couvrant les nouvelles...
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