Les autorités israéliennes ont renforcé les mesures de sécurité au niveau national suite à trois attentats terroristes survenus depuis le 22 mars, qui ont fait 11 morts et plus d'une douzaine de blessés. Le total des morts et blessés fait du mois de mars l'un des plus meurtriers dans l'histoire récente du pays, qui n'avait pas connu d'attentats aussi dévastateurs depuis celui de novembre 2014 contre une synagogue de Jérusalem.
Le gouvernement israélien a pris plusieurs mesures pour réduire les risques de nouveaux attentats et pour apaiser les tensions entre les communautés juive et arabe. Bien qu'on ne puisse écarter la possibilité d'autres attentats, le premier ministre Naftali Bennett s'est engagé à surmonter cette « vague de terreur arabe » avec « persévérance, obstination et une poigne de fer ».
Une série d'attentats terroristes
Le 29 mars, dans la ville de Bnei Brak à majorité juive ultra-orthodoxe, à proximité de Tel Aviv, un Palestinien de Cisjordanie a abattu cinq victimes. L'agresseur a ouvert le feu avec un fusil d'assaut, tuant deux civils israéliens, deux citoyens ukrainiens, et un agent de police arabe, à deux emplacements dans Bnei Brak. Selon les autorités israéliennes, l'agresseur avait passé six mois en prison pour ses liens avec un groupe militant et se trouvait illégalement en Israël.
Aucun groupe militant n'a revendiqué l'attentat. Cependant, les autorités suspectent l'agresseur d'avoir des liens avec les Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa, une coalition de groupes armés en Cisjordanie. Le groupe a salué l'attentat, tout comme l'a fait le groupe militant Hamas dans la bande de Gaza. Mais le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a quant à lui diffusé une rare condamnation de l'attentat, déplorant le fait que le meurtre de civils israéliens et palestiniens n'allait faire qu'empirer la situation.
L'attentat du 29 mars à Bnei Brak est survenu deux jours après que deux tireurs aient ouvert le feu dans la ville de Hadera, le 27 mars, faisant quatre morts et au moins 10 blessés. Les agresseurs étaient citoyens arabes d'Israël provenant de la ville d'Umm al-Fakhm. Les autorités avaient déjà emprisonné l'un des agresseurs pour s'être joint au groupe militant État islamique (ÉI). L'ÉI a revendiqué l'attentat du 27 mars par l'entremise de son agence de presse Amaq.
Cinq jours plus tôt, le 22 mars, un agresseur a tué quatre personnes à Beersheva lors d'un attentat au couteau et à la voiture-bélier dans une station service et un centre commercial à ciel ouvert. L'agresseur de Beersheva, un Arabe bédouin d'Israël, avait été emprisonné auparavant après avoir confessé son intention de rejoindre l'ÉI.
La convergence des pratiques religieuses risque d'aggraver les tensions
Ces attentats ont eu lieu quelques jours avant le début du Ramadan, qui se déroule du 1er avril au 1er mai. Il est à noter que le Ramadan coïncide cette année avec les célébrations juives de la Pâque, du 15 au 23 avril, et avec Pâques le 17 avril. La convergence des juifs, des musulmans et des chrétiens vers des sites religieux qu'ils partagent à Jérusalem va très probablement aggraver les tensions et pourraient donner lieu à des violences. Des tensions liées au Ramadan ont causé le conflit de 11 jours survenu en mai 2021 entre les militants de la bande de Gaza et les Forces de défense israéliennes (FDI).
Bien que les attentats se soient déroulés au cours d'une même semaine, ils ne sont pas le fruit d'une planification coordonnée. Les attentats du 27 et 29 mars semblent plutôt inspirés par celui du 22 mars. Les responsables de la sécurité israéliens appelle ce type de situation une « attaque qui engendre une attaque ». Des actes terroristes répétés peuvent ainsi dégénérer en un cycle de violence soutenue.
Il est à noter que ces attentats sont survenus dans des villes et des lieux éloignés des points chauds habituels du terrorisme, comme la Cisjordanie et Jérusalem. L'objectif principal de ces actes de violence est de causer la peur et la panique dans l'ensemble de la société israélienne.
Nouvelles mesures de sécurité et perturbations à prévoir
Les autorités ont d'ores et déjà pris un nombre de mesures significatives pour mettre fin à cette vague de terrorisme en Israël. Les FDI ont déployé des milliers de soldats en Cisjordanie et ont renforcé la sécurité le long de la frontière entre Israël et la bande de Gaza. De plus, les forces de sécurité ont intensifié leur présence dans les rues partout au pays.
Pendant ce temps, le Shin Bet (le service de sécurité intérieure israélien) a commencé à surveiller les médias sociaux pour repérer et stopper toute planification d'attentats. Les FDI vont aussi commencer à fouiller des résidences de personnes ayant des liens avec des suspects afin de prévenir d'autres attentats en Israël. Les autorités vont aussi établir des barrages routiers. Toutes ces mesures vont fort probablement entraîner des perturbations dans les transports et le commerce.
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