Les grèves et les manifestations se poursuivent sous l'effet de l'insatisfaction générale envers les tentatives du gouvernement pour résoudre les causes de la gronde, et l'échec des négociations. Le 21 juin, le Comité national de grève (Comite Nacional del Paro, CNP), l'organisation initialement à la tête des manifestations, a critiqué l'amendement législatif du gouvernement colombien visant à rendre illégaux les barrages comme formes de protestations, ce qui a donné lieu à un accroissement des manifestations. Les enjeux non résolus et la multiplication des personnes disparues vont probablement faire croître les manifestations le 20 juillet, qui marque le début d'une nouvelle période législative dans le pays.
Un retour des tactiques de disparition employées au début du conflit civil colombien
En plus des revendications initiales des manifestants, qui concernent la corruption alléguée du gouvernement, l'assassinat d'activistes pour les droits de la personne, et la violence contre les civils, des activistes ont commencé à la mi-juin à exprimer leur inquiétude envers un nouvel enjeu : la disparition de manifestants. Des manifestants et des activistes pour les droits de la personne affirment que la tactique consistant à faire disparaître des gens, qui était employée au début du conflit civil colombien, est de retour après que des centaines de manifestants auraient disparu. Selon le procureur général de la Colombie, 572 signalements de personnes disparues ont été effectués du 28 avril au 15 juin, et seules 335 personnes ont été retrouvées. Les organisations de défense des droits humains ont cependant comptabilisé 700 cas de personnes disparues à partir de sources de recherche libre, et affirment que certaines familles ont trop peur de rapporter des personnes disparues auprès des autorités par manque de confiance envers le gouvernement.
Le manque d'action du gouvernement rend les manifestants méfiants et insatisfaits
Bien que le président Ivan Duque et les autorités colombiennes se disent au fait du problème et ont annoncé des enquêtes pour retrouver les personnes disparues, les manifestants restent insatisfaits et ont perdu confiance envers le gouvernement après une série de tentatives de dialogue échouées et la poursuite des violences envers les manifestants. En plus des personnes disparues, au moins 48 manifestants auraient été tués lors d'affrontements violents avec la police depuis le début des manifestations.
Des manifestations nationales contre le projet de réforme fiscale du président Ivan Duque ont commencé le 28 avril. Après deux semaines de manifestations ininterrompues, les troubles civils initiaux se sont transformés en manifestations de masse exprimant un ressentiment généralisé envers le gouvernement, même si M. Duque a décidé d'abandonner son projet de réforme quelques jours après le début des troubles civils.
Début juin, des membres du CNP avaient appelé à une interruption temporaire des manifestations afin d'entamer le dialogue avec le gouvernement colombien. Des milliers de personnes ont néanmoins continué de manifester dans les principales villes du pays pour protester contre le refus du gouvernement d'accéder aux demandes du CNP et de mettre fin à la violence alléguée contre les civils.
Alertes de renseignement connexes
24 JUN 2021 | 03:19 PM UTC | Colombia: Demonstrations possible in certain major cities through at least early July / update 11
JUN 11, 2021 | 02:38 PM UTC | Colombia: Nationwide demonstrations likely to continue through at least late June / update 10
03 JUN 2021 | 04:16 PM UTC | Colombia: Nationwide demonstrations and strikes likely to continue through at least mid-June / update 9
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