Une incidence croissante des cas de variole du singe a été observée au mois de mai par les autorités de santé publique de plusieurs pays non endémiques. L'Espagne est le pays le plus touché, avec le nombre le plus élevé de cas confirmés. De nouveaux cas vont probablement être rapportés dans les semaines à venir alors que les autorités resserrent leur surveillance dans les régions non endémiques.
Selon les données recueillies en date du 23 mai, les autorités de santé publique ont rapporté au moins 110 cas confirmés de variole du singe dans des pays où cette maladie est non endémique, ainsi que 93 cas suspects. L'incidence croissante des cas parmi des patients qui n'avaient pas récemment voyagé dans des pays où le virus est endémique inquiète particulièrement les autorités, puisque cela indiquerait une propagation en cours au sein de la communauté.
En date du 23 mai, les autorités de santé publique rapportent des cas confirmés dans au moins 15 pays non endémiques, et des cas suspects dans trois autres (voir la carte). L'Espagne est la plus touchée, avec 100 cas (41 confirmés et 59 suspects), suivie par le Portugal avec 34 cas (23 confirmés et 11 suspects), le Canada avec 23 cas (5 confirmés et 18 suspects), et l'Angleterre avec 20 cas confirmés. Aucun décès n'a été rapporté en lien avec la maladie en date du 23 mai. Cela représente l'ensemble des données disponibles à cette date.
Contrairement aux cas sporadiquement rapportés par le passé suite à des voyages dans des pays endémiques, les autorités de santé publique n'ont pu confirmer les sources d'infection de la flambée en cours. Cependant, la transmission interhumaine peut survenir entre des individus en contact physique rapproché, et des groupes de cas sont apparus dans la population des hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes.
Des rapports préliminaires indiquent qu'il s'agit de la première instance connue de transmission soutenue de la maladie par voie sexuelle. La variole du singe demeure endémique (présente à un niveau d'endémicité) dans les forêts tropicales de l'Ouest et du centre de l'Afrique, notamment au Cameroun, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, et au Nigéria où la maladie a été active dans les cinq derniers mois (15 décembre 2021 au 1er mai 2022).
La variole du singe est causée par un virus appartenant à la même famille que celui qui provoque la variole; cependant, il n'a pas la même capacité de transmission interhumaine. Il est plutôt transmis par voie de contact direct avec les fluides corporels de rongeurs, de primates ou d'autres humains infectés, ou par voie indirecte avec des matériaux en contact avec des lésions (comme par exemple des draps contaminés).
Les symptômes apparaissent habituellement de 6 à 16 jours après l'exposition, mais peuvent prendre jusqu'à 21 jours pour se développer. Les symptômes précoces comprennent la fièvre, les maux de tête, les douleurs musculaires et maux de dos, l'enflure des ganglions lymphatiques, et la fatigue. De 1 à 3 jours après l'apparition de la fièvre, les patients présentent une éruption cutanée caractérisée par des lésions qui traversent plusieurs phases avant de disparaître. Ces symptômes durent habituellement de 2 à 4 semaines, et jusqu'à 10 % des cas peuvent être mortels.
Prévention des infections et perspectives à court terme
Pour prévenir la transmission du virus, lavez-vous souvent les mains, particulièrement avant de manger et après les éternuements, les mouchages de nez et/ou les accès de toux. À défaut de savon, employez un désinfectant pour les mains à base d'alcool; et évitez les relations sexuelles non protégées. De nouveaux cas vont probablement être rapportés dans les semaines à venir alors que les autorités resserrent leur surveillance dans les régions non endémiques.
Crisis24 fournit le renseignement approfondi, la planification, la formation, et les interventions rapides et intégrées dont votre organisation a besoin pour garder une longueur d'avance sur les risques émergents. Contactez-nous pour en savoir plus.