Malgré les essais de missiles des derniers jours en Corée-du-Nord, les tensions entre Pyongyang et Washington ne devraient pas s'aggraver dans les prochains mois. Des missiles de croisière et des missiles balistiques ont respectivement été lancés les 21 et 25 mars ; le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a effectué ces tests pour dénoncer les exercices militaires conjoints du 8 mars entre les États-Unis et la Corée-du-Sud. Les communications sont rares entre Kim Jong-un et les États-Unis, et la Corée-du-Nord a rejeté les tentatives de la Maison-Blanche d'établir un contact depuis la venue au pouvoir du président Joe Biden en janvier.
La Corée-du-Nord répond à ce qu'elle perçoit comme des agressions américaines
Au cours des prochains mois, la Corée-du-Nord va probablement continuer d'effectuer des tests de missiles de façon sporadique. Ces démonstrations de force en réaction à des agressions perçues sont destinées à renforcer la position de Pyongyang dans de futures négociations. Par le passé, la Corée-du-Nord a déjà proposé de restreindre ses tests de missiles en échange de concessions américaines comme une réduction des sanctions, un moratoire sur les exercices militaires ou la vente d'armes à la Corée-du-Sud, ou une aide économique accrue.
La Corée-du-Nord pourrait effectuer des tests d'envergure dans les prochains mois si elle se sent défavorisée dans les négociations ou si elle perçoit des agressions de la part des États-Unis. Les tests des 21 et 25 mars étaient relativement mineurs, avec des missiles balistiques et de croisière de petite taille. Kim Jong-un a testé des armes plus lourdes par le passé ; en 2017, il a lancé un missile à capacité nucléaire en réponse à l'investiture du président sud-coréen Moon Jae-in. La Corée-du-Nord ne va probablement pas effectuer d'autres tests de provocation avec de gros missiles à longue portée jusqu'à ce que la stratégie américaine dans la région se clarifie. Il est possible que de nouvelles activités perçues comme agressives, comme des exercices militaires conjoints des États-Unis et de la Corée-du-Sud, poussent Pyongyang à lancer d'autres missiles.
L'administration américaine vise la dénucléarisation
L'administration Biden n'a encore pas annoncé sa stratégie de dénucléarisation pour la Corée-du-Nord. Les hauts responsables américains n'ont pas donné de détails sur une éventuelle politique des États-Unis, mis à part qu'elle sera différente de celles des présidents précédents. Il est probable que l'administration Biden tente d'établir un contact avec Pyongyang afin d'entamer des négociations. Le résultat de ces tentatives est incertain, car Pyongyang continuer de les ignorer depuis février. Si des discussions devaient être amorcées entre les deux pays, le président Biden proposera probablement à la Corée-du-Nord de cesser ses tests de missiles en échange d'une levée partielle des sanctions. Bien qu'il soit fort possible que Kim Jong-un autorise de nouveaux lancements, Joe Biden ne devrait pas y opposer une réaction forte.
Les tensions entre les États-Unis et la Corée-du-Nord devraient rester stables
Malgré les récents tests de missiles et l'ambiguïté de la politique américaine envers la Corée-du-Nord, les tensions entre les deux pays ne devraient pas s'aggraver dans les prochains mois. À moins d'un développement imprévu aux conséquences importantes, les États-Unis vont probablement tenter de convaincre Pyongyang de restreindre son programme d'armement nucléaire. En retour, la Corée-du-Nord effectuera très certainement des tests de missiles chaque fois qu'elle se sent menacée ou qu'elle veut gagner en pouvoir de négociation. Néanmoins, ces tests ne représentent pas de menace directe pour les États-Unis ou la Corée-du-Sud.
Auteur(e)(s)
Jared Silber
Analyste du centre de renseignement de protection
Jared Silber est un analyste régional basé en Afrique du Sud, spécialisé dans la région Asie-Pacifique. Il s'est joint à WorldAware en 2018 avant son acquisition par Crisis24 et est titulaire de...
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