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Analyse

La désignation des organisations criminelles comme groupes terroristes aux États-Unis présente des risques commerciaux

11 MARS 2025

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4 mins de lecture


US Designation of Criminal Organizations as Terrorist Groups Poses Business Risks

POINTS CLÉS:

  • Les États-Unis ont désigné huit groupes criminels transnationaux comme organisations terroristes, ce qui accroît les risques juridiques et opérationnels pour les entreprises des régions concernées.
  • Les entreprises qui paient des rançons ou répondent aux demandes d'extorsion de ces groupes pourraient faire l'objet de poursuites pénales et de poursuites judiciaires en vertu des lois antiterroristes américaines, même si elles ont été contraintes de le faire.
  • Bien que cette désignation suscite des spéculations sur une éventuelle action militaire, les lois américaines actuelles n'autorisent pas les frappes armées contre ces groupes nouvellement qualifiés de terroristes.

Le 20 février, le gouvernement américain a désigné huit groupes criminels transnationaux comme organisations terroristes étrangères. Cette désignation présente des risques pour les entreprises, car celles qui soutiennent ces groupes, même sous la contrainte, s'exposent à de graves répercussions juridiques.

Six des groupes criminels désignés comme organisations terroristes sont basés au Mexique, notamment le cartel de Sinaloa et le cartel de Jalisco Nouvelle Génération, les deux plus grandes organisations de trafic de drogue (DTO) du pays. Parmi les autres groupes désignés figurent le cartel du Nord-Est et le cartel du Golfe, qui dominent certaines parties de Tamaulipas, ainsi que la Nouvelle Famille Michoacana et les Cartels Unis, tous deux impliqués dans le trafic de drogue et l'extorsion dans le centre du Mexique.

Outre ces groupes mexicains, les États-Unis ont également désigné Tren de Aragua, un gang transnational fondé au Venezuela qui maintient une présence importante auprès d'une importante population de migrants vénézuéliens dans plusieurs pays d'Amérique latine. Le dernier groupe, Mara Salvatrucha (MS-13), est un gang originaire des États-Unis mais qui détient plus de pouvoir en Amérique centrale. Cependant, une répression majeure menée par le gouvernement du Salvador a considérablement affaibli le gang ces dernières années.

Risques juridiques accrus pour les entreprises dans les territoires des groupes criminels

Les États-Unis se sont fortement écartés de leur politique antérieure consistant à désigner comme organisations terroristes les groupes criminels sans objectifs politiques globaux. Cependant, toutes les organisations nouvellement désignées, à l'exception des Cartels unis, avaient déjà fait l'objet de sanctions américaines, rendant illégal pour les personnes et les entreprises américaines de faire affaire avec elles. Malgré ces restrictions antérieures, les désignations comportent certains risques pour les entreprises opérant dans les zones d'influence de ces groupes. Ces risques découlent des sanctions sévères encourues par toute personne qui soutient des organisations terroristes, même sous la contrainte.

En particulier, la loi américaine prévoit une peine pouvant aller jusqu'à 20 ans de prison pour toute personne qui « fournit sciemment un soutien matériel » à une organisation terroriste et prévoit la réclusion à perpétuité si ce soutien contribue à un décès. Cette loi pourrait considérablement compliquer toute tentative de la part des entreprises de verser une rançon ou de payer une extorsion à des criminels, en particulier au Mexique, où les groupes du crime organisé sont pour la plupart liés à des groupes nouvellement désignés. Les procureurs américains pourraient interpréter les paiements effectués sous la contrainte comme un soutien matériel aux terroristes, exposant ainsi les entreprises à des poursuites.

En outre, les entreprises qui effectuent des paiements à un groupe désigné pourraient faire l'objet de poursuites civiles, car la loi américaine autorise les Américains victimes d'actes de terrorisme international à poursuivre les individus et les entreprises qui ont soutenu l'auteur de ces actes. Les désignations pourraient également inciter les autorités fédérales à enquêter et à poursuivre activement des crimes tels que les achats fictifs d'armes introduites clandestinement au Mexique pour être utilisées par des organisations de trafiquants de drogue et le trafic de drogue vers les États-Unis en tant que formes de soutien matériel à une organisation terroriste étrangère. Cependant, la manière dont les procureurs feront la distinction entre de tels actes en tant que crimes de droit commun et actes de terrorisme reste incertaine.

Obstacles juridiques à une action militaire américaine contre les groupes nouvellement désignés

Enfin, la désignation de ces groupes en tant qu'organisations terroristes étrangères soulève la question de savoir si les forces armées américaines vont mener des actions militaires, telles que des frappes de drones contre eux. Cependant, il est important de noter que l'autorisation d'utiliser la force militaire de 2001, qui fournit la base juridique pour de telles actions, n'autorise que les frappes contre les groupes impliqués dans les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Par conséquent, les États-Unis ne peuvent pas automatiquement étendre leur autorité pour cibler militairement le groupe nouvellement désigné simplement parce qu'il a mené des frappes contre Al-Qaïda.

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